Il n’y avait rien dans le dossier d’accusation, pourtant à l’issue d’un procès qui a duré une journée, les juges de la Cour criminelle de Libreville ont décidé de condamner Brice Laccruche Alihanga à 12 ans de prison dont 9 avec sursis. Si ce verdict donne la possibilité à l’ex directeur de cabinet d’Ali Bongo de désormais être libre, s’en n’est pas moins une injustice à ses yeux.
Car, pour lui, indique une source, le plus important n’est pas d’être libre mais de laver son honneur et de restaurer sa dignité en prouvant son innocence. Logique, quand on sait que tout au long du procès qui s’est déroulé vendredi dernier, l’ancien directeur de cabinet a prouvé que l’agent ( 5 milliards de Fcfa) qu’il avait reçu, dans le cadre du redressement fiscal de la société française Eramet, n’était pas issu d’un détournement de fonds publics mais qu’il s’agissait d’un bonus octroyé par l’ancien président de la République, Ali Bongo.
« Cet argent avait été pris sur le compte du président Ali Bongo pour récompenser les personnes impliquées dans les négociations inhérentes au redressement fiscal d’Eramet », n’a cessé de marteler l’ancien directeur de cabinet. Mieux, BLA a rajouté, lors de cette audience, que la clé de répartition de ce bonus avait été décidé par le même Ali Bongo. Pour faire toute la lumière dans cette affaire, Ange Kevin Nzigou, l’avocat de BLA, a convoqué à comparaître Ali Bongo ( ex chef d’Etat), Yann Koubdje ( ancien directeur du Trésor) et Fabrice Andjoua ( ex directeur général du budget).
Sauf que les juges, pour des raisons jusqu’ici inconnues, ont décidé de ne pas donner une suite favorable à cette demande. Estimant que la non-comparution d’Ali Bongo et Cie n’entravait en rien le bon déroulement du procès. Du grand n’importe quoi ! Une décision qui témoigne du clownesque de ce procès.
La justice gabonaise s’est fourvoyée en refusant de dire le droit et en fondant sa décision sur des simples allégations tout en donnant l’impression, au final, que le tribunal ne devait pas perdre la face. Les magistrats auraient été incapables d’expliquer comment ils avaient gardé un individu pendant 4 ans en prison pour, au final, le déclarer non-coupable. BLA devait être condamné pour sauver la face d’une justice malade.
Maintenant reste à savoir si l’ancien directeur de cabinet va accepter d’en rester là.
(Affaire à suivre)
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