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Tensions aux régies financières : la coalition des syndicats lance un ultimatum

IMG Les syndicats des régies financières menacent de tout paralyser.

On croyait que le calme était revenu après la grande promesse d’un "nouveau Gabon" où les fonctionnaires allaient enfin retrouver leur dignité salariale. On nous avait assuré que la trêve sociale était le pont doré vers un avenir prospère. Mais voilà, 18 mois plus tard, la réalité rattrape les discours, et les agents des régies financières viennent rappeler au gouvernement que les fins de mois restent, elles, bien réelles.

 

Ultimatum ou rituel syndical ?

Réunis en assemblée générale ce mardi 11 mars 2025, les syndicats des régies financières ont décidé de faire ce qu’ils savent faire le mieux : lancer un ultimatum. Après 15 mois de négociations marathon ou plutôt de séances de "patience infinie" ils ont fini par hausser le ton. Objectif ? Faire sauter cette fameuse "décote", cette mesure aussi impopulaire qu’un contrôle fiscal surprise, et réclamer enfin le paiement des arriérés de salaires.

 

Judicaël Mbadinga, porte-parole de l’Intersyndicale des Régies Financières et Administrations Assimilées (IRFAA), a sorti l’artillerie lourde : « Nous espérons un geste significatif du gouvernement après 18 mois de trêve sociale qui, malgré les efforts des autorités, n’ont pas abouti aux solutions attendues. » Une phrase polie pour dire qu’on a beaucoup écouté, mais peu encaissé.

 

Avancées ou poudre aux yeux ?

Le gouvernement n’a pourtant pas chômé contrairement à certains salaires. Parmi les avancées obtenues, on cite fièrement le dégel des situations administratives, la réécriture des décrets 429 et 160, et la création d’un guichet unique pour régulariser les dossiers des agents. De belles mesures sur le papier, mais dans les poches des fonctionnaires, l’argent se fait toujours attendre.

Car, soyons sérieux : peut-on appeler cela une avancée quand le premier besoin des travailleurs – leur salaire reste bloqué dans un labyrinthe bureaucratique ? Le guichet unique, c’est bien, mais un compte bancaire crédité, c’est mieux !

 

Un mois pour réagir, sinon…

Le gouvernement a désormais 30 jours pour éviter une énième crise sociale. Un ultimatum qui ressemble à un remake d’un vieux film syndical dont on connaît déjà la fin : grèves, négociations, promesses, puis retour au point de départ. À force, les travailleurs deviennent les spectateurs fatigués d’un feuilleton où l’intrigue n’évolue jamais.

 

Et pendant ce temps, les caisses de l’État continuent d’enregistrer des recettes colossales grâce aux régies financières. Une ironie mordante : ceux qui font rentrer l’argent sont justement ceux à qui on dit qu’il n’y en a pas assez pour eux.

 

La question qui se pose désormais est simple : le gouvernement prendra-t-il cette menace au sérieux ou misera-t-il encore une fois sur la patience légendaire des travailleurs gabonais ? Une chose est sûre, si dans un mois la situation n’évolue pas, on pourra dire que la trêve sociale aura définitivement été un mirage… et que la décote, elle, aura bien résisté au vent du changement.

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