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Société

Procès de Sylvia et Nourredin : les avocats étrangers des Bongo plaident dans les médias, dans les cafés, dans les salles de conférence mais pas au tribunal de Libreville !

IMG Les avocats de Sylvia et de Nourredin Bongo lors d'une conférence de presse à Paris.

Dans la grande comédie politico-judiciaire gabonaise, chaque acte a ses acteurs et ses figurants. Et cette fois, le rideau se lève sur un épisode savoureux : le procureur général près la Cour d’appel, Dr Eddy Minang, vient de rappeler à tout le monde que les avocats stars français de la famille Bongo ne sont pas des héros du barreau… mais plutôt des touristes médiatiques en mission de relations publiques.

 

Oui, mesdames et messieurs, pendant que Sylvia Bongo Ondimba et son fiston Noureddin dégustent le thé anglais à Londres en liberté provisoire, leurs conseillers parisiens, Pierre-Olivier Sur et François Zimeray, font des conférences de presse à Paris… comme s’ils plaidaient au Café de Flore. Mais à Libreville, la justice leur répond froidement : “Messieurs, vos micros ne font pas office de constitution d’avocat.” « Ces avocats qui parlent en France n’ont posé aucun acte juridictionnel », a martelé le procureur Minang, visiblement plus fatigué des communiqués de presse que des codes de procédure pénale. Autrement dit : à force de plaider dans les médias, ces avocats plaident dans le vide.

 

Au Gabon, la loi est claire : pour défendre quelqu’un, il faut être régulièrement constitué et avoir élu domicile chez un avocat local. Bref, il faut une adresse et pas juste une adresse e-mail ! Mais visiblement, nos ténors du barreau hexagonal ont cru que Libreville, c’était Paris, et que la procédure se faisait à coups de tribunes dans Le Monde. Comme dit un vieux proverbe du cru : « Le perroquet peut parler fort, mais il n’a jamais été roi des singes. »

 

Pendant ce temps, le procès du siècle, celui des détournements, de l’enrichissement illicite et des valises à billets, se prépare à Libreville. Sauf que les principaux accusés, eux, ont décidé de bouder la fête. Depuis Londres, Sylvia et Noureddin ont prévenu : ils ne viendront pas. Ils dénoncent un « procès spectacle ». Ironie du sort : ceux qui ont vécu 14 ans sous les projecteurs du pouvoir refusent aujourd’hui d’affronter la lumière du tribunal !

 

Mais il faut dire que cette pièce de théâtre a un parfum de revanche. La justice gabonaise, qu’on disait jadis docile comme un chaton de palais, veut montrer qu’elle a des griffes. Et pour prouver qu’elle est indépendante, elle commence par rugir contre ceux qui ne sont pas là !

 

On dirait presque une scène de théâtre absurde : Procureur, debout : « Qu’on m’amène les accusés ! » Huissier, penaud : « Ils sont à Londres, Monsieur. » Procureur, fier : « Alors je les juge en esprit ! » Et dans la salle, les citoyens rient jaune. Car comme dit un proverbe fang : « Quand on attache le bouc du voisin, c’est souvent pour distraire celui qui égorge les bœufs. »

 

Pendant que les regards sont braqués sur Sylvia et Noureddin, d’autres “anciens puissants” se refont une virginité politique tranquille. Certains ont même sorti les boubous blancs du dimanche, comme si leur passé s’était évaporé dans le vent chaud du changement.

 

Le procureur, lui, se veut droit comme un baobab. Mais dans un pays où la justice a souvent servi de marchepied aux puissants, il faudra plus qu’une conférence de presse pour convaincre que le droit a enfin coupé le cordon ombilical du clan. Pour l’instant, on dirait plutôt une justice qui fait semblant d’être méchante avec les lions, pendant qu’elle aboie sur les chèvres.

 

Parce qu’au fond, le peuple a compris : cette affaire, c’est un peu comme une pièce de théâtre où tout le monde joue à faire semblant. Les avocats français jouent à défendre, la justice joue à juger, et les accusés jouent à être persécutés. Pendant ce temps, la vraie justice, elle, cherche encore sa toge sans doute oubliée quelque part entre la France et le Gabon. Comme le dit un proverbe bantou plein de sagesse (et d’ironie) : « Quand le coq chante sur le tas d’ordures, c’est qu’il croit que le soleil se lève pour lui. » Et à Libreville, beaucoup de coqs chantent fort ces derniers temps…

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