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Economie

Malaise au sein des "Sucreries du Gabon" : les agents réclament « le bonus de bonne séparation »

IMG Une grève qui pourrait menacer les activités de l'entreprise.

Le 25 janvier 2025, à Franceville, dans le Haut-Ogooué, un débat s’est ouvert qui n’a, semble-t-il, que peu de chances de se clôturer avec un doux parfum de sucre. Les agents des Sucreries du Gabon, au cœur d’un différend avec leur nouveau propriétaire, le groupe MFB, réclament ce qu’ils appellent un « bonus de bonne séparation », que Sucaf, l’ancien propriétaire, leur avait promis. Mais dans l’économie gabonaise, où la patience des travailleurs est souvent aussi sucrée que l’espoir de récoltes abondantes, les employés ont bien compris que, parfois, la vérité ne se trouve pas dans les bonbons, mais dans les contrats.

 

Le bonus : un concept aussi flou qu’une sucrerie fondante

Dans le monde des affaires, certains bonus sont aussi transparents qu’une canne à sucre bien polie, tandis que d’autres, comme celui des Sucreries du Gabon, semblent se dissoudre au contact de la réalité. Le fameux « bonus de bonne séparation » promis par l'ancien propriétaire, Sucaf, n'est désormais qu’une brume floue, une promesse aux contours vagues. D'un côté, les employés, véritables artisans de ce sucre, réclament leur dû à la retraite. De l'autre, le groupe MFB, nouveau maître du terrain, rétorque que ce bonus relève plus du folklore qu'une obligation contractuelle. Le problème ? C’est qu’en matière de folklore économique, certains préféreraient un peu plus de sucre et un peu moins de poudre aux yeux.

 

Le directeur général des Sucreries du Gabon, Ousmane Mabignath Sall, incarne parfaitement ce rôle de médiateur qui, par un tour de passe-passe, a su allier le respect des « directives de l’État » à une demande explicite de "clarification des accords". Autrement dit, on demande à l’État de confirmer ce qui ne l’a jamais été : qu’enfin, ce fameux bonus puisse être versé. Mais pourquoi s’embêter avec de telles formalités quand on sait que le sucre ne se vend pas seulement sur les marchés, mais aussi dans les coulisses des affaires ?

 

Le préfet : l’arbitre du match, ou simple spectateur ?

Le préfet Rafaël Obali, appelé à arbitrer ce débat sucré, se positionne comme un sage médiateur. Dans ses paroles, on sent un air de tranquillité, presque apaisé : « Nous sommes ici pour clarifier les négociations entre l'employeur et les employés », a-t-il déclaré. Clarifier ? Une belle manière de dire « on va essayer de comprendre qui doit quoi à qui, mais ne vous faites pas trop d’illusions ». En vérité, avec un peu de chance, la clarification sera aussi concise qu’un ticket de caisse, et l’issue aussi douce que du sucre en poudre. Mais est-ce vraiment ce qu'attendent les travailleurs ?

Les employés, eux, s’impatientent. Il n’est pas sûr que l’intervention de l’État, bien que saluée par le préfet, trouve une issue aussi rapide que la fonte d’un caramel sous la chaleur. L’impression générale ? Qu’au Gabon, les seuls qui reçoivent ce qu’on leur promet sont… les investisseurs, qui se régalent, tandis que les travailleurs, eux, se retrouvent à lécher le fond de la marmite.

 

La grande question : qui aura la main sur le sucre ?

Ce qui se joue ici, au-delà de ce bonus contesté, est une question fondamentale : qui, dans cette danse de l’économie gabonaise, détient réellement le pouvoir ? Les entreprises qui achètent et vendent à leur guise ? Ou les travailleurs, dont les droits restent à la merci des promesses non tenues ? En effet, lorsque l’État commence à jouer les arbitres dans des affaires d’argent et de droit, l’histoire nous a montré qu’il n’est pas rare que l’issue soit sucrée pour certains, mais bien amère pour d’autres.

Une cession d'entreprise, comme celle des Sucreries du Gabon, ne devrait-elle pas, au minimum, venir avec la garantie que les droits des employés sont respectés, tout comme on s'attend à ce que le sucre dans le sac soit pur et non coupé ? Car à ce rythme, la seule chose que les employés des Sucreries risquent de récolter, c’est une leçon bien salée sur l’incertitude des promesses économiques.

 

Les travailleurs au goût de sucre... ou de poudre ?

Ainsi, le vrai bonus ici, c’est peut-être la capacité des employés à continuer à croire en un système qui leur impose de se battre pour ce qui, de toute évidence, devrait être leur droit. Mais après tout, dans un pays où les promesses de sucreries se transforment toujours en poudre, qui peut leur en vouloir ? Les travailleurs espèrent peut-être un miracle, mais il y a fort à parier qu’ils auront, encore une fois, le goût d’une amertume bien plus marquée que celle du sucre qu’ils produisent. Quant au groupe MFB, à l’État et au préfet, ne soyons pas naïfs : leurs sucreries ne s’effritent jamais, elles se dissout juste dans une poignée de poussière… ou de billets

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