La société Trans'Urb dans la crise.
Un groupe d’employés de la société de transport Trans’Urb vient de décider d’entrer en grève. Ce, afin de revendiquer le paiement immédiat de deux ans de congés, le paiement des salaires du mois de novembre et de décembre, le paiement des cotisations CNSS et CNAMGS, le paiement des primes Covid.
Alors que les agents menacent de paralyser toutes les activités, la direction tente de ramener le calme en mettant en évidence l’irrégularité de ce mouvement d’humeur mais surtout la réalité structurelle d’une entreprise publique aujourd’hui malade. Notamment ; la faiblesse du parc automobile et les chauffeurs en sureffectif. A ce jour, relève une source au sein de la direction générale, Trans’Urb compte 200 chauffeurs pour seulement 50 bus opérationnels. Pour tenter de trouver un équilibre, l’actuelle direction générale a décidé d’instaurer une rotation en trois shifts par jour.
Une trésorerie catastrophique
En 2020 par exemple, l’instauration de la gratuité du transport urbain a plombé le modèle économique et provoqué d’importantes tensions de trésorerie. Une situation qui s’est aggravée du fait de l’incapacité du gouvernement à s’acquitter de sa dette vis-à-vis de la structure. Conséquence ; accumulation des impayés de salaires et des factures des prestataires.
A ce jour, Trans’Urb cumule une dette de 2 milliards de francs CFA pour un budget annuel de 3, 7 milliards. Les retards de paiement de l’Etat aggravent la situation financière de la société au point que désormais la direction générale ne parvient pas à assumer efficacement ses charges, notamment le paiement des arriérés de salaires et de primes. « Nous n’avons ni fonds, ni ligne budgétaire nous permettant de fonctionner » se désole un responsable.
Des solutions pour sortir de la crise
Pour tenter de faire face aux difficultés financières, la nouvelle équipe a décidé d’ouvrir deux offres consacrées à la location et à l’interurbain. Ce, afin de pallier au retard de l’Etat dans le versement de la subvention consacrée à cette société. Des solutions qui portent des fruits : « Sans l’argent des locations et de l’interurbain, nous devrions déjà envisager la fermeture. Cet argent participe au fonctionnement de la structure » confie une source au sein de la direction générale. Grace à ces activités, la direction générale a pu débloquer 10 millions de francs CFA pour régler progressivement les arriérés de congés. « Ces congés sont payés de façon progressive, par vague, par secteur et par tranche. », explique la même source.
Or, se désole un responsable, cette grève vient anéantir les efforts pour sortir Trans’Urb de la crise. Surtout que du fait de la gratuité du transport pendant plus de deux ans, la structure n’a pu renouveler son parc automobile. Sans cet actif, il est impossible d’être productif !
Votre adresse email ne sera pas publiée. Les champs marqués * sont obligatoires