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Une mineure violée par son coach de judo : SOS Prisonniers Gabon se fait l’écho d’une affaire « sale » dans le monde sportif

IMG Un scandale dans le monde du judo gabonais.

Dans un communiqué rendu public sur sa page Facebook, SPG dénonce une affaire de viol répété d’une mineure par son coach. Alors que ce dernier avait  été placé sous mandat de dépôt suite à la plainte de la famille, celle-ci découvre que l’encadreur sportif a été libéré. Ci-dessous  le compte rendu de l’affaire par  SPG.  

 

Le 1er décembre 2025, SOS Prisonniers Gabon, a officiellement sollicité l’intervention du Ministre de la Justice, Garde des Sceaux, chargé des droits humains par intérim, concernant une affaire de viol impliquant une mineure de 16 ans et son coach de judo Me O.M.P. La famille, désemparée, nous a saisie face au silence inquiétant autour du dossier judiciaire.

 

Plusieurs faits illustrent la gravité et la préméditation des abus :

Une fois, la jeune fille avait fugué pour des raisons familiales. Inquiets, les parents ont contacté son coach pour savoir s'il savait où elle se trouvait. Peu après, il a informé la famille qu'il avait retrouvé la jeune fille et que, comme il se faisait tard, elle dormirait chez lui pour la nuit, avec l'intention de la ramener le lendemain matin. Les parents ont accepté, ne se doutant de rien, considérant le coach comme un membre de la famille et presque comme un frère.

 

Ignorant ses sombres intentions, la famille n'avait aucune raison de se méfier. Une fois la jeune fille chez lui, le coach a commencé à la toucher de manière inappropriée. Malgré ses tentatives pour se défendre, il a réussi à abuser d'elle.

 

• Au mois d’août, elle se rend au Cameroun pour participer au championnat d’Afrique avec l’équipe nationale. Le prédateur, qui est son coach en club et qui ne faisait d’ailleurs pas partie de la délégation officielle de la fédération, décide de voyager à ses propres frais afin de poursuivre ses agissements sur l’enfant. Ne parvenant pas à abuser d’elle sur place, il ne s’arrête pas là à son retour dans le pays…

 

• Une semaine après son retour à Libreville, il invente une réunion à son domicile et tente d’appeler la jeune fille. Ne recevant pas de réponse, il contacte alors les parents pour leur demander de la prévenir qu’une réunion devait se tenir chez lui. Comme à son habitude, la mère, ne se doutant de rien, informe sa fille. La jeune fille refuse d’abord de se rendre à la réunion, prétextant qu’elle est fatiguée. Sa mère insiste en lui expliquant que la réunion est importante et que, en tant que capitaine de l’équipe, elle doit y participer. La jeune fille finit par accepter.

Arrivée chez le coach, elle se rend compte qu’elle est seule. Elle lui demande où sont les autres participants, et il lui répond qu’ils sont en chemin. Une fois entrée dans la maison, la porte est verrouillée. Après 30 à 45 minutes, voyant qu’aucun autre membre ne se présente, elle demande à rentrer chez elle. C’est alors que le coach l’attaque de nouveau. Malgré ses multiples supplications et tentatives pour se défendre, il commet une nouvelle agression. Il ouvre ensuite la porte et lui ordonne de partir, en ajoutant : « Si tu essaies de parler, toi-même tu connais. »

 

• Plus tard, le coach s’est présenté chez la famille sous prétexte de voir l’épouse de son ami qui était souffrante mais son objectif réel était de menacer la mineure. Il a arraché son téléphone et supprimé les messages compromettants.

 

Ce n’est que le 16 décembre 2024 que la jeune fille a confié la vérité à sa mère. La famille a immédiatement porté plainte.

 

Après avoir été examinée par le médecin, sous les instructions de l’enquêteur, il a été constaté que la jeune fille était enceinte de cinq mois, conséquence directe des viols répétés qu’elle avait subis.

Le 23 décembre 2024, le coach a été placé sous mandat de dépôt. Cependant, il n’a été détenu que trois jours avant d’être libéré le 26 décembre 2024. À sa libération, la famille n’a pas été informée .

Le 24 décembre 2024, la jeune fille a fait une fausse couche qui a failli lui coûter la vie .

Depuis, la victime affirme avoir aperçu son agresseur rôder à plusieurs reprises près de son établissement scolaire, provoquant une peur constante et un traumatisme profond. Elle a perdu l’envie de continuer le sport, une jeune fille brillante qui représentait brillamment notre pays lors des compétitions internationales.

 

Pire encore, malgré le dessaisissement du juge d’instruction initial et la désignation d’un nouveau magistrat instructeur, le dossier n’a toujours pas été transmis. La procédure est au point mort.

Cette lenteur soulève des interrogations légitimes, d’autant que le mis en cause est employé dans une grande banque. Est-ce ce statut professionnel qui freine la procédure ?

*Nous rappelons que le viol d’un mineur est un crime , et qu’aucun statut social ne doit faire obstacle à l’application équitable de la justice.*

C’est pourquoi SOS Prisonniers Gabon appelle à une action urgente des autorités pour :

- Garantir une instruction rapide, impartiale et conforme à la loi ;

- Assurer la sécurité, la protection et les droits de la victime ;

- Appliquer la Loi organique n°003/2018 portant Code de l’Enfant, en mettant l’intérêt supérieur de l’enfant au centre des décisions judiciaires.

Le silence et l’inaction sont complices de la barbarie.

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