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Politique

Interview du Professeur Noël Boundzanga à afrique XXI : « L’alternance n’a pas de parti. Elle est souhaitée même au sein du PDG… »

IMG Le Pr Noël Bertrand Boundzanga.

Enseignant de Lettres  à l’Université Omar Bongo, membre de la société civile gabonaise, président du Club 90,  le Pr Noël Bertrand Boundzanga explique dans une interview accordée à nos confrères d’afrique XX1, l’impérieuse nécessité qu’il y ait une alternance démocratique au Gabon au terme de l’élection présidentielle qui se déroule ce samedi 26 août 2023. Lecture.

 

 

Michael Pauron : La famille Bongo et le Parti démocratique gabonais sont au pouvoir depuis 1967. L’alternance politique est-elle possible ?

 

Noël Bertrand Boundzanga : Il peut y avoir une alternance à condition que ceux qui organisent les élections acceptent le résultat des urnes. En 2016, le régime au pouvoir n’a pas accepté la défaite d’Ali Bongo. Or, cette fois encore, on peut craindre légitimement qu’il n’acceptera pas une défaite et qu’il sera suivi par la CGE. Le président de cet organisme est un membre du PDG, alors que la règle stipule qu’il devrait être non partisan. Comme en 2016, le pouvoir en place est capable d’user de la force pour se maintenir, en dépit de la capacité des Gabonais de s’exprimer pour l’alternance.

 

Michael Pauron : L’opposition est-elle en mesure de s’entendre et de réunir les Gabonais autour d’un projet ?

 

Noël Bertrand Boundzanga : À travers la plateforme Alternance 2023, l’opposition est parvenue à trouver un candidat consensuel en la personne du professeur Albert Ondo Ossa. Albert Ondo Ossa est un économiste spécialiste de l’économie monétaire. Il a été plusieurs fois ministre d’Omar Bongo entre 2006 et 2008. Il n’est affilié à aucun parti politique et est un acteur connu de la société civile. C’est une personne d’un sérieux absolu. Je ne doute pas de sa capacité et de sa volonté à porter une ambition collective.

 

Michael Pauron : Une bonne partie des membres de cette plateforme sont issus des rangs du PDG… Peut-on vraiment parler d’opposition ?

Noël Bertrand Boundzanga : Je pense qu’on a le droit de rompre à partir du moment où on ne peut plus travailler ensemble et régler les problèmes qui se posent à la société. C’est ce qu’ont fait Mike Jocktane, l’ancien Premier ministre Raymond Ndong Sima, Paulette Missambo, Alexandre Barro Chambrier… Certains ont quitté le PDG dès 2009, à la mort d’Omar Bongo, d’autres plus tard.

Paulette Missambo et Alexandre Barro Chambrier appartiennent tous deux à des partis politiques (l’Union nationale et le Rassemblement pour la patrie et la modernité) ayant une implantation nationale. Ces deux personnalités de premier plan ont préparé les campagnes présidentielle, législatives et locales. Ils ont positionné des candidats à l’intérieur du pays. En choisissant Ondo Ossa et en renonçant aux législatives [voir plus loin, NDLR], ils ont donc consenti à un sacrifice important qui semblait inimaginable. On ne peut pas douter aujourd’hui de l’ardent désir de parvenir à l’alternance par des voix démocratiques en dépit de toutes les réserves qu’on peut exprimer à l’égard du CGE.

 

Michael Pauron : Le pouvoir a multiplié les réformes électorales jusqu’au dernier moment. Pourquoi ?

Noël Bertrand Boundzanga : En 2018, une consultation avait conduit à de nouvelles règles électorales plus équitables, qui ont finalement été modifiées au dernier moment, en 2023, consacrant notamment le retour à l’élection uninominale à un tour. Le régime, qui organise les élections, a également décidé de faire les élections présidentielle, législatives et locales au même moment. Et puis, il y a le bulletin unique... Ce bulletin regroupe le candidat à la présidentielle et le candidat aux législatives qui lui est affilié. L’électeur qui choisit tel député choisit automatiquement le président qui lui est associé, ou vice versa.

Or les gens sont attachés à leur député, pour des raisons diverses – des affinités amicales, familiales, claniques ou de bord politique… Ali Bongo est en revanche une figure lointaine, rejetée par beaucoup de Gabonais. Pour sauver Ali Bongo, il a donc fallu lui associer un député local apprécié par la population. On parle au Gabon d’un système « semi-présidentiel ». En réalité, c’est un système « bâtard ». Raison pour laquelle les membres d’Alternance 2023 appellent à faire abstraction des législatives. Albert Ondo Ossa n’ayant pas de parti politique, il n’y aura aucun candidat aux législatives sur son bulletin. Il n’y aura que son nom, ce qui oblige les électeurs à se désintéresser des législatives. Par conséquent, si Ondo Ossa est élu le 26 août, il sera dans l’obligation de dissoudre l’Assemblée nationale et d’organiser de nouvelles élections législatives.

 

Michael Pauron : S’il est élu, comment imaginer une passation de pouvoirs après cinquante-six ans de règne de la famille Bongo ?

 

Noël Bertrand Boundzanga : Le PDG et la famille Bongo sont au pouvoir depuis 1967. Le PDG a été le parti unique jusqu’en 1990. Omar Bongo, fondateur du PDG, a ensuite concédé le multipartisme. Mais il n’a pas concédé l’alternance. Lui est resté président de 1967 jusqu’à sa mort, en juin 2009. Aux élections de 2009, le PDG a investi Ali Bongo, qui a finalement succédé à son père. Le PDG et la famille possèdent la machine électorale, la machine économique, la machine politique et la puissance de l’État. Dans ces conditions, est-il possible d’envisager une alternance politique ? Jean Ping, qui n’est pas candidat cette fois4, a dit qu’il ne servait plus à rien d’aller aux élections face au PDG et aux Bongo puisqu’ils n’acceptent pas le résultat des urnes. L’alternance sera donc un défi pour le « système ».

 

Michael Pauron : Justement, le « système » est-il en mesure d’organiser une alternance ? À quoi ressemblerait-elle ?

 

Noël Bertrand Boundzanga : Il y a deux hypothèses. La première est celle de la démocratie, ce en quoi croient les Gabonais. Ils sont persuadés que le bulletin de vote peut amener l’alternance, raison pour laquelle ils votent massivement5, en dépit des défaillances du « système » organisées par le régime, et des frustrations qu’ils expriment.

 

La deuxième hypothèse serait une transition politique, c’est-à-dire un accord entre le pouvoir et l’opposition, qui s’entendraient face à l’impossibilité du « système » à organiser cette alternance démocratique. C’est la voie envisagée par une partie de l’opposition qui estime que, puisque cette alternance démocratique est fonctionnellement impossible, mieux vaut s’entendre autour d’une transition d’une durée déterminée et dont il faudrait préciser les contours.

On ne parle pas d’une troisième hypothèse : le coup d’État. Il me semble que les Gabonais n’en veulent pas, même s’ils sont redevenus monnaie courante depuis trois ans en Afrique francophone. Les Gabonais souhaitent une transmission pacifique du pouvoir alors que, depuis 2009, il y a au moins trois morts à chaque élection6.

Michael Pauron : Comment expliquer l’espoir des Gabonais après tant d’années de frustrations ?

Noël Bertrand Boundzanga : Depuis 1991, les Gabonais accumulent les désillusions mais ils continuent de croire à l’alternance et à la transmission pacifique du pouvoir. Le régime provoque les bas instincts et agite les haines, instille les germes de la violence, car il sait que c’est lui qui est armé. Les Gabonais sont pacifiques et même pacifistes à certains égards. Raison pour laquelle ils ont été traumatisés en 2016, lorsqu’un hélicoptère est venu bombarder le QG de Jean Ping. C’était inimaginable. Cela a été assimilé à un acte de guerre. Mais les seules personnes capables de faire la guerre sont celles qui détiennent la puissance publique.

 

Michael Pauron : Quid du rôle de la communauté internationale ?

 

Noël Bertrand Boundzanga : La population ne comprend pas pourquoi sa foi en la démocratie n’est pas soutenue par la communauté internationale, qui, pourtant, appelle à des élections pacifiques. Elle se sent abandonnée et constate que cette même communauté commerce avec ce régime qui la réprime.

 

Michael Pauron : L’armée, dont une partie s’était mutinée et avait tenté un coup d’État en 2019, pourrait-elle, cette fois, jouer le rôle d’arbitre ?

 

Noël Bertrand Boundzanga : L’armée gabonaise n’est pas républicaine et est inféodée au pouvoir. On peut dire que l’armée est un instrument du pouvoir comme l’est le PDG. Il y a une patrimonialisation de l’infrastructure étatique au profit du clan Bongo. Même la télévision nationale fonctionne comme si c’était un instrument du régime. Où est encore l’État dans ce pays ? On a l’impression qu’il n’y a plus que des courtisans, des travailleurs ou des esclaves du régime.

 

La succession des coups d’État dans d’autres pays du continent est déplorable, mais je pense aussi que ceux qui saluent et ceux qui exécutent les coups d’État ne le font pas par plaisir. Ils sont poussés à bout. Les peuples d’Afrique souffrent beaucoup. On a trop vanté les mérites de la démocratie en lui collant la capacité d’apporter le développement. Or on se rend compte, depuis une trentaine d’années, que le fait que les gens aillent voter n’apporte pas le bien-être social, politique, etc. Pour beaucoup, la démocratie telle que pratiquée dans nos pays est devenue un leurre. Cependant, l’armée joue déjà un mauvais rôle au Gabon, on ne peut donc pas souhaiter qu’elle joue un rôle plus néfaste.

 

Michael Pauron : En 2009, des émeutiers s’en étaient pris au consulat général de France, estimant que Paris avait favorisé l’élection d’Ali Bongo. Et, dans votre dernier livre, vous écrivez que la politique gabonaise ne peut être dissociée de la France. Que voulez-vous dire ? Pensez-vous que les Gabonais puissent rejeter la France comme au Mali, au Burkina Faso ou encore au Niger ?

 

Noël Bertrand Boundzanga : Il n’y a pas de dictature en Afrique francophone qui n’ait été soutenue par la France. Au Congo voisin, Denis Sassou-N’Guesso a fait un coup d’État en 1997 avec l’assentiment de la France, contre Pascal Lissouba qui avait gagné les élections cinq ans plus tôt. Ces chefs d’État sont des « ambassadeurs » ou des « gouverneurs » de la France. On parle du « sentiment anti-français » : ce sentiment contre la France n’est pas irrationnel. Les Gabonais pensent que la France soutient les dictatures et qu’elle est contre les processus démocratiques.

 

Voilà le paradoxe : François Mitterrand a appelé [le 20 juin 1990, lors du 16e sommet franco-africain à La Baule,NDLR] les chefs d’État africains à aller vers le multipartisme. Mais, malgré les présidents qui passent, la France reste la même. Nicolas Sarkozy soutient Ali Bongo en 2009 ; Emmanuel Macron soutient le fils Déby au Tchad en 2021... C’est une histoire de conservation des avantages coloniaux à l’ère postcoloniale. Ce n’est qu’une histoire d’héritage. Et, au Gabon, de plus en plus, comme partout en Afrique francophone, naissent des « associations » contre la présence française. Même certains hommes politiques gabonais tiennent un discours contre la France. Le processus est en cours.

 

 

Michael Pauron : Les Gabonais pensent-ils que la France joue un rôle dans cette élection ?

 

Noël Bertrand Boundzanga : Ils sont persuadés – à tord ou à raison – que les Bongo touchent un gros pourcentage des revenus pétroliers du pays. Ils sont donc sûrs qu’avec cette manne financière incommensurable les Bongo peuvent corrompre tout le monde, y compris les hommes politiques français. L’histoire l’a déjà démontré.

 

Michael Pauron : L’opposition a-t-elle la capacité d’observer les élections ?

 

Noël Bertrand Boundzanga : Le CGE permet à l’opposition de disposer de deux représentants dans chaque bureau de vote. Maintenant, quels sont les critères de choix de ces personnes sachant qu’il y a aussi une opposition « du pouvoir », c’est-à-dire qu’elle a été fabriquée par le pouvoir lui-même ? Ce sont des complices qui se positionnent à l’intérieur de l’opposition « réelle » pour la perturber. On l’a vu quand il s’est agit de trouver des membres de la CGE dans l’opposition : le pouvoir a contourné l’opposition « réelle » et favorisé sa propre opposition.

 

 

Michael Pauron : Des organismes extérieurs ont-ils été autorisés à observer les élections ?

 

Noël Bertrand Boundzanga : L’Union européenne ne sera pas observateur, ni l’Union africaine. Les Gabonais seront « face à face ».

 

Michael Pauron : Une partie des Gabonais craint aussi cette alternance...

 

Noël Bertrand Boundzanga : Pourquoi ? Si l’opposition gagne, ils travailleront toujours. Les fonctionnaires gabonais ne sont ni des opposants ni des « pdgistes ». Moi-même, je suis professeur à l’université, je m’exprime, je travaille. Cela ne changera pas avec une alternance. Ils ne doivent pas avoir peur. Si demain Ondo Ossa gagne, tout le monde ira travailler. Je ne crois pas qu’il y aura une chasse à l’homme. Personne ne veut brûler ce pays, contrairement à ce qui est affirmé sur les ondes midi et soir.

 

Michael Pauron : Et si Ali Bongo l’emportait à nouveau ?

 

Noël Bertrand Boundzanga : Ali Bongo est dangereux pour le Gabon : depuis son élection, en 2009, le pays est sous tension permanente, on constate une montée des discours xénophobes, ethniques et claniques… Il ne remplit pas les conditions pour unifier les Gabonais. L’alternance n’a pas de parti. Elle est souhaitée même au sein du PDG. Il ne faut pas croire qu’au sein de ce parti tout le monde est d’accord avec la « monarchisation » du pays. Beaucoup ne le disent pas par peur, mais l’alternance est bien une ambition collective. Quand un hôpital n’a plus les capacités de fonctionner, cela ne touche pas que l’opposition ou le pouvoir, cela touche tout le monde. Le Gabon a de quoi nourrir ses enfants, il ne faut pas continuer cette gabegie au profit d’une quarantaine de personnes qui jouissent du pouvoir et de l’argent public.

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