Les semaines passent et se ressemblent à l’Agence Gabonaise de Sécurité Alimentaire (AGASA) où le Tout Puissant DG n’aurait de cesse de narguer les populations, son Ministre de tutelle, le personnel à travers leurs représentants syndicaux et maintenant ses propres directeurs. Les experts en management ont coutume de dire qu’on ne gère pas une administration avec les émotions. Mais à l’AGASA, les émotions semblent être devenues la norme pour diriger.
Comment comprendre que Monsieur Régis NKILIKISSA OKAGNA, à qui il serait reproché plusieurs fautes graves parmi lesquelles : la manipulation à sa guise des fiches de paie des agents, la création d’agent fictifs dans le fichier de paie avec des rétro-commissions à son bénéfice, son incompétence notoire, affecté le 11 juillet 2025 comme simple agent dans un service imaginaire (Service Courrier, Documentation, Digitalisation), soit aujourd’hui rappelé à la Direction des Ressources Humaines par la note de service n°000899/MAEDR/SG/DG-AGASA/CAB-DG du 18 août 2025, afin de s’occuper de nouveau de la paie du personnel. Ce rétropédalage du DG-AGASA illustre le manque de cohérence de ce dernier dans la gestion du personnel, mais met surtout en lumière une prise de décision antérieure sous l’émotion.
Comme autre incongruité reprochée au DG-AGASA figure la Décision n°000005/MAEDR/SG/DG-AGASA du 18 août 2025 portant élargissement du champ d’intervention et des missions de la délégation provinciale de l’Estuaire. Cette énième décision du DG vide les directions techniques de leurs substances en violation des dispositions du décret n°190/PR/MAEPSA du 21 mai 2014 portant approbation des statuts de l’AGASA.
Les missions et prérogatives dévolues à chaque service et à chaque direction technique par décret du Président de la République viennent d’être foulées du pied par une simple Décision du DG-AGASA. Il transfère les missions et prérogatives des directions et services techniques à une délégation créée par lui-même.
Cette Décision inique trouve ses origines dans le conflit actuel qui l’oppose à certains de ses Directeurs Techniques. Depuis quelques semaines. Il se dit dans l’Agence que le Directeur Général se serait coupé de la quasi-totalité de ses collaborateurs. Seul son « Chargé d’études Maison », sans expérience professionnelle avérée, serait à la manœuvre dans tous les actes administratifs dénués de sens et rendus exécutoires.
L’article 4 nouveau du décret n°0667/PR/MAEPDR du 10 juillet 2013 dispose entre autres que l’AGASA a son siège à Libreville et dispose de représentations sur toute l’étendue du territoire national. Selon plusieurs agents, la création de la Délégation Provinciale de l’Estuaire n’est pas utile car les services centraux assuraient pleinement leurs missions et disposaient déjà d’un Bureau Ntoum-Kango-Cocobeach qui permettait de couvrir complètement la province. La Délégation Provinciale de l’Estuaire créée par le DG-AGASA compte actuellement 4 à 5 agents chauffeur y compris. C’est à cette délégation qu’il est demandé maintenant d’assurer la sécurité sanitaire des aliments et la sécurité phytosanitaire du Grand Libreville (Owendo, Akanda, Libreville, Ntoum, Kango, Cocobeach).
Les agents contactés sous anonymat nous ont confié : « Le Directeur Général est en guerre avec le SYNATA dont les principaux leaders sont le Directeur de l’inspection et le Directeur Sanitaire Halieutique. Comme il ne s’entend plus avec ses deux directeurs, il transfère leurs prérogatives au Délégué Provincial de l’Estuaire sans avis du Conseil d’Administration. Aujourd’hui, le DG décide qui fait quoi à l’AGASA sans se référer aux textes en vigueur ». Encore une Décision émotive !
Une Décision lourde de conséquences pour les populations
En transférant les missions des directions et services techniques à la Délégation provinciale de l’Estuaire, le Directeur Général ne semble pas avoir pris en compte plusieurs paramètres. Le premier paramètre et le plus important est que cette décision viole les dispositions du décret portant approbation des statuts de l’AGASA qui confèrent les missions aux différentes directions techniques. Deuxièmement, l’effectif de la Délégation Provinciale (4 à 5 agents) ne permet par ce transfert de compétence. Troisièmement, le Délégué Provincial de l’Estuaire actuel (Aymar MOUKAMBI), bien que présent à l’AGASA depuis 6 ans, a longtemps travaillé dans les bureaux où il était chargé du suivi administratif des projets. Il y a environ 6 mois qu’il a vraiment débuté comme agent opérationnel. Autant dire qu’on confie la santé des consommateurs du Grand Libreville à un novice incapable d’élaborer et de mettre en œuvre des plans de surveillance, de contrôle et de gestion de crise sanitaire.
De plus, il convient de rappeler que depuis le 03 juillet 2025, Monsieur Aymar MOUKAMBI a été officiellement remis à la disposition du Ministère de l’Agriculture par Arrêté Ministériel. Le DG-AGASA refuserait à délivrer une cessation de service à ce dernier pour rejoindre la Direction Générale de l’Elevage où il a été affecté officiellement comme agent. Là encore, Madame le Ministre appréciera l’attitude du DG-AGASA qui se croirait au-dessus de ses décisions, foulant du pied le travail de la commission d’affectation : une insubordination de plus ….
Certification ISO 9001 : 2015 et ISO/IEC 17020 : 2012
L’AGASA s’est engagée il y a 5 ans dans la mise en œuvre d’un Système de Management Intégré en vue de sa certification ISO 9001 : 2015 et ISO/IEC 17020 : 2012.
La nouvelle Décision prise par le DG-AGASA détruit le socle de travail accompli par ses prédécesseurs pour cette certification. En effet, les certifications ISO 9001 : 2015 et ISO/IEC 17020 : 2012 ont été circonscrites au siège de l’AGASA. Plusieurs procédures de l’AGASA ont jadis ainsi été élaborées, vérifiées, validées et diffusées avec le concours de l’AGANOR.
La norme ISO/IEC 17020 : 2012 porte sur les organismes d’inspection comme l’AGASA. Toutes les procédures d’inspection ont été élaborées pour les directions et services techniques centraux. En transférant leurs missions et prérogatives à la délégation provinciale de l’Estuaire qui est externe au siège, les procédures sont de facto frappées de caducité. « La certification pour cette norme 17020 : 2012 n’est plus envisageable » nous a confié un expert.
Les agents contactés parlent d’un recul administratif et technique sans précédent depuis l’arrivée de ce Directeur Général. Certains se demandent s’il a réellement déjà travaillé dans sa vie et si oui où ? D’autres n’hésiteraient plus à ouvertement remettre en question ses diplômes.
Certains agents nous ont confié que « la certification sous la direction d’une personne qui détruit plus qu’elle n’arrange est impossible. Il prend en permanence des décisions qui vont à l’encontre du bon sens et des normes et textes en vigueur ».
Un autre agent sous anonymat a dit : « Il ira certainement sur un plateau télé mentir de nouveau qu’il n’a pas transféré les missions et prérogatives à la délégation provinciale. Il trouvera une formulation dont il a lui-même le secret pour justifier sa énième décision ».
Pour l’heure, la certification de l’AGASA comme organisme d’inspection ressemble plus à une chimère plutôt qu’à une réalité. Cette décision de plus, qui s’oppose à toutes les procédures actuelles de l’AGASA en matière d’inspection, en est la parfaite illustration.
Les professionnels aguerris au sein de l’AGASA qu’on a pu contacter nous ont affirmé que pour faire de la sécurité sanitaire des aliments une réalité, ce n’est pas de la science politique qu’il faut, mais plutôt du pragmatisme.
Gestion administrative et financière chaotique
Au moment où l’on parle de réduction des salaires au sein de l’AGASA, plusieurs CDI ont été arbitrairement signés par le DG-AGASA au profit de ses propres parents. Plusieurs agents nouvellement recrutés ou recrutés il y a seulement 6 mois ont obtenu des CDI sans évaluation faites au préalable par les services compétents. Ses parents, loin d’appartenir aux différents corps de métiers de l’AGASA, donc non essentiels pour le développement de la structure, sont aujourd’hui détenteurs de CDI.
Pour plusieurs d’entre eux, ces CDI auraient été obtenus grâce à un cachet signature pendant que le Directeur Général séjournait en Europe, en violation des procédures.
Sur le plan financier, le DG multiplie des décisions portant régies d’avance. Plusieurs dizaines de millions sont détournés chaque mois à des fins personnelles. Actuellement, l’AGASA manque de tout : véhicules de terrain (vendus par ce DG), EPI, Kits d’inspection, réactifs de laboratoires et d’inspection rapide, fournitures de bureaux, cotisations sociales et fiscales, etc.
Comment comprendre qu’un DG qui a vendu tout ce qui a été acheté par ses prédécesseurs (véhicules, mobiliers de bureaux) vienne en conférence de presse réclamer de l’argent. À quoi servent les fonds débloqués par l’Agence Comptable à la suite des Décisions portant régies d’avance ?
Plusieurs agents interrogés sous anonymat ne croient plus en la capacité du DG à gérer cette agence et certains même, mettent en doute ses diplômes au regard des nombreuses lacunes constatées dans sa gestion au quotidien. Les notes de services et les décisions sont toutes dénuées de sens.
Un agent a clairement dit sous anonymat : « Un DG qui ment en direct à la Télévision Nationale qu’il n’a pas créé de direction ou de service alors même que la Décision qui les crée existe et est disponible sur la plateforme ne mérite plus de nous diriger. Il a perdu toute crédibilité aux yeux de l’ensemble du personnel. Seuls ses parents nouvellement recrutés le soutiennent encore » ! Quand prendra fin cette tragi-comédie ? a martelé un autre agent visiblement dépité.
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