IMG-LOGO
Accueil Article Guy-Bertrand Mapangou : la démission qui sent la calculatrice et pas la morale
Politique

Guy-Bertrand Mapangou : la démission qui sent la calculatrice et pas la morale

IMG Par opportunisme Guy-Bertrand Mapangou tourne le dos au PDG.

Il fallait s'y attendre : l'épisode de la démission de Guy-Bertrand Mapangou du Parti Démocratique Gabonais (PDG) n’a pas tardé à devenir un feuilleton digne des plus grandes intrigues politiques. Entre opportunisme pur et acte de survie politique, l’ancien ministre et député semble avoir trouvé son rôle dans cette nouvelle saison : celui du héros qui "se réveille"… ou plutôt du personnage qui, après des années à naviguer dans les eaux troubles de la politique gabonaise, a décidé de sauter du navire juste avant qu’il ne coule.

 

L’ascension fulgurante d’un homme du système

Guy-Bertrand Mapangou, figure politique de premier plan, a forgé sa carrière au sein même de ce système qu’il prétend aujourd'hui dénoncer. Tout de même, n’est-ce pas un peu drôle de voir un homme qui a tout obtenu grâce à ce système de gouvernance qu’il critique si vigoureusement aujourd’hui ? Il est devenu ministre, député et, soyons honnêtes, l'un des hommes forts du gouvernement gabonais. Mais jamais, ô grand jamais, il n’a trouvé le temps de "réveiller" sa conscience. C'est seulement maintenant qu'il "ose" s'extirper du PDG, une fois que le vent du changement souffle plus fort que jamais.

 

Le timing parfait pour une démission

Une démission en plein milieu d’une crise de légitimité du PDG, ça a tout d’un coup de maître. Un départ comme une fuite en avant, mais toujours bien calculée. D’un côté, Guy-Bertrand Mapangou se positionne en "nouveau sauveur" du Gabon, un homme prêt à se débarrasser de la gangrène du régime. Mais de l’autre, il se trouve à l’ombre d’un système qui a pourtant été son terrain de jeu pendant des années. Alors, pourquoi ne pas se poser la question : pourquoi cette "prise de conscience" arrive-t-elle après tant d’années de complicité ?

 

À la lumière de cette démission, on peut presque entendre la scène de fin du film où le protagoniste se retire héroïquement après avoir contribué à toutes les erreurs du film. Et tout ça, bien sûr, dans le seul but de "préserver son honneur" avant que tout ne s’effondre. Bravo, Monsieur Mapangou, vous avez quitté un navire en pleine tempête, mais vous êtes-vous posé la question de savoir si vous n’étiez pas le capitaine avant qu'il ne prenne l’eau ?

 

Une démission à la mode, mais sans grande éthique

Il n’y a rien de plus délicieux que d’observer un acteur du système politique qui, après avoir si bien profité de ses bienfaits, décide soudainement de dénoncer la mauvaise gestion et la corruption. C’est une réinvention, mais qui semble surtout être un coup de poker : Mapangou semble vouloir se préparer à une nouvelle ère politique, sans la lourde charge du PDG et de ses vieux démons. Après tout, que vaut une démission dans un contexte où la popularité du parti est en chute libre ? C'est comme un joueur de poker qui, après avoir vu la main tourner en sa défaveur, décide de "se retirer" avant que l’on découvre qu’il bluffait.

 

Il faut bien admettre que son départ intervient à un moment stratégique : au moment où le Gabon semble à la croisée des chemins, entre un gouvernement en difficulté et une opposition à la recherche d’un leader. Mapangou, comme tout bon stratège, choisit de ne pas être du mauvais côté de l’histoire. Mais cette réflexion éthique qui l’anime aujourd’hui pourrait sembler un peu trop tardive pour ceux qui ont vu son nom figurer sur les affiches de la gouvernance qu’il critique si vigoureusement.

 

C’est là que l’humour politique devient savoureux. Mapangou, qui a longtemps joué les bons soldats dans un parti au pouvoir, cherche désormais à se vendre comme l’homme du renouveau, celui qui a su "voir clair". La démission de Mapangou n'est pas un acte de courage, mais un simple coup de génie pour se réinventer politiquement. Il essaie de surfer sur la vague du changement sans se mouiller les pieds, espérant peut-être qu'un électorat frustré par le passé du PDG le prendra pour un homme de la situation.

Mais les Gabonais ne sont pas dupes. L'histoire politique a ses règles, et une démission, aussi héroïque qu’elle puisse paraître, n’efface pas un passé plein de compromissions.

 

La politique, une scène de théâtre où tout est possible

En fin de compte, la démission de Guy-Bertrand Mapangou est un spectacle politique bien orchestré, mais qui ne trompe pas tout le monde. Derrière le rideau de la moralité se cache un calcul politicien, une volonté de se repositionner dans une période de transition, une époque où le changement est dans l’air. Mais, comme dirait l’autre, le changement, c’est bien, mais encore faut-il qu’il soit crédible.

 

Alors, chers Gabonais, avant de crier victoire ou de brandir la bannière de Mapangou, posez-vous la question : est-ce que ce changement est véritablement incarné par un homme qui a profité des mêmes failles qu’il dénonce ? Ou s’agit-il plutôt d’un homme en quête d’un nouveau rôle dans une pièce politique qui semble ne jamais finir ? La réponse se trouve sûrement au fond de la calculatrice politique qu’il cache sous son costume.

Partagez:

Postez un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée. Les champs marqués * sont obligatoires