Prises en otage du fait de la détérioration du réseau routier, les populations vivant sur l’axe Yeno-Lebamba, dans le deuxième siège du département de L’Ogoulou à Mimongo, sont montées au créneau pour dénoncer leurs conditions de vie et par ricochet solliciter l’intervention urgente des plus hautes autorités du pays en tête desquelles le président de la transition Brice Clotaire Oligui Nguema. Ce sont, entre autres, les chefs des regroupements et des villages Nombo, Etava, Kanda et Egoumbi qui ont interpellé, le weekend dernier, les pouvoirs publics.
Ces sollicitations des populations ont été faites à l’occasion de la visite dans cette localité des membres de l’association Majanek (Mouvement des jeunes actifs de Nombo, Étava et Kanda), lesquels ont parcouru près de 50 kilomètres à pied et dans la forêt pour s’imprégner des conditions de vie des habitants de cet axe routier
«Nous sommes dans la précarité. Depuis 2019 que la route est barrée, notre vie quotidienne est devenue un cauchemar. Nous sommes pris en otage, nous sommes tenus presque captif par le mauvais état de cette route. Nous demandons au Président de la République de trouver une solution à ce problème », a indiqué Alphonse Yoga, chef de regroupement du village Nombo.
Les populations ont également manifesté leur mécontentement à la suite de l’abandon du pont moderne long de près de 300 mettre, construit et inauguré en 2007 par l’ancien premier Ministre, Jean Eyeghé Ndong. «Nous sommes dans la vraie misère. Il est incompréhensible que l’Etat vienne dépenser des milliards pour la construction de cette infrastructure et que celle-ci soit abandonnée. Qu’avons-nous fait pour mériter ce traitement ? », interroge Justin Nzomba, chef de regroupement du village Egoumbi (rive droite).
Cette situation n’est pas sans conséquence pour les élèves qui en paient le prix. « Nos enfants sont abandonnés. Les enseignants qui sont affectés ici refusent de rallier leur poste de travail pour ces mêmes conditions. Nous sommes obligés d’envoyer les enfants à Mouila chez des proches. Nous sommes en difficulté », a déploré Jean Christophe Nzomba, le chef de village Egoumbi.
L’axe Yeno-Bilengui qui débouche à Lebamba dans le département de la Louetsi-Wano, long de plus de 80 kilomètres, est inaccessible depuis novembre 2019. Les populations qui n’en peuvent plus de vivre dans la précarité, l’abandon et l’indifférence des autorités du pays ont, a plusieurs reprises, sollicité l’intervention des anciens dirigeants du pays. Mais rien ne se sera fait.
Les villages subissent l’exode rural en raison de l’absence des habitants, surtout les jeunes qui ont migré vers les grandes villes à la recherche du bien-être. Les habitants restés dans ces villages, en dépit du niveau d’enclavement, meurent chaque jour par faute d’infrastructures médicales. Ces derniers n’ont même plus la possibilité de se rendre à Mimongo ou encore à Bongolo pour des prises en charges dans les hôpitaux. Les plus braves font le tour en passant par Mouila. Et ce, moyennant une fortune pour assurer les frais de transport.
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