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Politique

Procès Bongo : les tambours de la justice vont résonner sans les danseurs

IMG Sylvia Bongo Ondimba et de son fils Noureddin ne reviendront pas à Libreville pour leur procès.

Au Gabon, on dit souvent : « Quand le tam-tam résonne trop fort, c’est qu’il cache une querelle de famille. » Eh bien, le procès annoncé de Sylvia Bongo Ondimba et de son fils Noureddin Bongo Valentin ressemble à un tam-tam politique qu’on bat à Libreville pour faire oublier les couacs de la Transition. Le 10 novembre 2025, le peuple devait assister au « procès du siècle ». Résultat : les accusés ne viendront pas. Londres, paraît-il, offre de meilleurs tribunaux… et de meilleurs thés.

 

La justice en uniforme, le droit au garde-à-vous

Dans un communiqué tranchant comme un couteau Fang, l’avocat français Pierre-Olivier Sur, ex-bâtonnier de Paris, a craché le morceau : « On ne peut pas attendre de Sylvia et Noureddin qu’ils retournent sous la garde de leurs tortionnaires. »

Une phrase qui a claqué comme une gifle judiciaire dans un pays où la justice obéit encore au clairon du pouvoir. Sous Ali, elle marchait au doigt et à l’œil. Sous Oligui, elle marche au pas cadencé. L’avocat parle de « procès spectacle ». On aurait dit un remake d’Hollywood : la junte au scénario, le parquet au micro, et le peuple comme figurant non payé. Mais attention : « Quand on danse sur la peau du léopard, il faut savoir quand s’arrêter. »

 

Procès sans accusés, convocation sans cachet

Selon la défense, ni Sylvia ni Noureddin n’ont reçu de convocation. Ils auraient appris la date de leur procès… dans la presse ! Autrement dit, la justice a communiqué avec eux par télépathie. Même les ancêtres n’auraient pas fait mieux.

Mais au Gabon, tout est possible : on arrête d’abord, on accuse ensuite, et on convoque après la fête. C’est la méthode locale de la procédure pénale : « Le coq chante toujours même s’il ne voit pas le soleil. » Ici, la justice chante… même quand le dossier est vide.

 

Des juges sous pression, des accusés sous protection. Souviens-toi de cette vidéo de juillet : un magistrat confessant, la voix tremblante, qu’il subissait les « pressions de la junte ». On aurait dit un aveu arraché entre deux serments. Mais personne n’a bronché, car « quand le chef éternue, les subordonnés se mouchent ». Pendant ce temps, à Londres, Sylvia et Noureddin, libérés après vingt mois de détention, peaufinent leur stratégie : plaintes en France, dossiers à l’ONU, et conférences bien huilées. Ils veulent « internationaliser » l’affaire. Traduction : porter la lessive judiciaire du Gabon à la laverie européenne.

 

La Transition, ce miroir aux illusions

Ce procès devait symboliser la rupture. Il symbolise surtout la continuité du chaos. Les mêmes méthodes, les mêmes réflexes, juste de nouveaux uniformes et un autre portrait dans les bureaux. « On a changé de coq, mais le poulailler reste le même. » Libreville parle de justice. Londres parle de vengeance. Et le peuple, lui, observe en se demandant si le serpent de la corruption n’a pas simplement changé de peau.

 

Quand la politique se déguise en justice

Le régime voulait laver l’affront du passé, mais la lessive déborde. Les Bongo, qu’on croyait hors-jeu, reviennent en maîtres du tempo médiatique. Ils refusent de se présenter, et d’un coup, c’est la justice gabonaise qui se retrouve sur le banc des accusés. « Quand on veut creuser le trou de son ennemi, il faut d’abord mesurer la profondeur. » À vouloir humilier l’ancienne Première dame, le régime de transition risque de s’enliser dans un procès fantôme.

 

Le grand théâtre judiciaire

Le procès du 10 novembre devait être une leçon de justice. Il devient une leçon de communication politique : plus on crie à la transparence, plus la brume s’épaissit. Les magistrats se veulent indépendants, mais leurs chaînes tintent encore. Et pendant que Libreville se prépare à juger les absents, Londres, elle, applaudit la scène. « Quand la chèvre broute trop près du tigre, ce n’est pas le tigre qu’il faut blâmer. » Au Gabon, la justice s’improvise, la politique s’impose, et les procès se décomposent. Moralité africaine : Dans la savane politique gabonaise, on dit que « le lion ne se vante pas d’être roi : il rugit et tout le monde comprend. » Mais à Libreville, chacun rugit si fort qu’on ne sait plus qui est le roi, qui est le juge, et qui est le coupable.

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