Le bureau du Parti démocratique gabonais lors de la montée des couleurs au siège de Louis.
Osons les questions : n’y avait-il pas au sein de cette formation politique un socle idéologique ? Au-delà du slogan, « Dialogue-Tolérance-Paix », pompeusement, rabâché, matin, midi et soir, par les militants, le Parti démocratique gabonais (PDG) avait-il une vision réelle de la politique et de la société gabonaise ? Quelle était la vision de développement de l’ex-parti de masse pour le Gabon et les Gabonais ? A toutes ces interrogations, il n’y a qu’une seule réponse : le néant. Le parti, créé par Omar Bongo Ondimba, n’était, à la vérité, qu’un vaste rassemblement de personnes mue par les intérêts, les postes, l’argent et les privilèges, voire la gabegie et la prévarication des richesses du pays.
Un an, après que ce parti politique a été chassé du pouvoir par les militants, les militants administrent, aux yeux du monde, leur caractère opportuniste et mesquin. Des membres du comité permanent, en passant par ceux du bureau politique jusqu’aux militants de base, c’est la débandade. Démissions après démissions au point que la « pauvre », Angélique Ngoma en est à se demander ce qu’elle est venue faire au poste de secrétaire générale du bureau provisoire.
Une structure honnie et vomie par le peuple
Celle qui avait pour mission de remobiliser les troupes et redessiner les contours d’un projet politique se retrouve à diriger une coquille vidée de sa substance par ceux qui, hier, criaient leur attachement indéfectible au distingué camarade Ali Bongo Ondimba. Les dirigeants et militants du PDG ont tous compris qu’il était, désormais, impossible d’envisager leur survie politique dans une structure honnie et vomie par le peuple gabonais. Incapables de se constituer, désormais, en parti politique de l’opposition, ils ont décidé d’aller faire allégeance aux militaires. Rien de plus normal pour des femmes et des hommes qui sont incapables de supporter la faim, la misère et l’indifférence qui découlent d’un long chemin dans l’opposition.
Ali Ben Bongo Ondimba et Alain-Claude-Bilie-By Nze totalement lâchés
Or, c’était le souhait de l’ex-chef du gouvernement au sortir de son entretien avec Ali Ben Bongo Ondimba. Alain-Claude Bilie-By-Nze souhaitait que le Parti démocratique gabonais (PDG) se remobilise autour de sa personne pour porter la contradiction aux militaires non sans envisager de briguer à nouveau le pouvoir suprême lors de la présidentielle post-transition. Une proposition, immédiatement, battue en brèche par les hiérarques du parti qui ne se voient pas tenter une aventure dans l’opposition. L’ex-Premier ministre a été, ouvertement, canardé par ses camarades qui estiment qu’il est hors de question de parler du PDG en termes de parti politique de l’opposition. A défaut de démissionner, les hiérarques du PDG, conduit par Paul Biyoghe Mba, Angélique Ngoma, André Dieudonné Berre… sont, désormais, prêts à évincer Alain-Claude Bilie-By-Nze et son parrain Ali Bongo Ondimba du PDG. D’où la décision prise par le chef du gouvernement de démissionner de son poste de deuxième vice-président du Parti Démocratique Gabonais (PDG).
Rien à foutre, clament haut et fort les PDGistes qui invitent, désormais, ce dernier à aller au bout de sa logique, en claquant, une bonne fois pour toutes, les portes du Parti. Le PDG ne sera jamais dans l’opposition !
Votre adresse email ne sera pas publiée. Les champs marqués * sont obligatoires
