Jean Gaspard Ntoutoume Ayi.
Et soudain, dans les anciennes coulisses du pouvoir, les barons entendent des bourdonnements dans les tempes… Depuis sa déclaration, un phénomène étrange secoue Libreville : certains anciens puissants du régime Bongo souffrent, paraît-il, de migraines fulgurantes, pertes d’équilibre et sueurs froides. Le genre de symptômes qu’on ressent quand on sait que son nom pourrait apparaître dans une commission d’enquête… et pas dans la rubrique “Félicitations”.
Le député Jean Gaspard Ntoutoume Ayi, lui, se contente d’un sourire tranquille.
Il veut « faire toute la lumière » sur ce qui s’est passé après l’AVC d’Ali Bongo ? Très bien. Mais dans les salons feutrés de l’ancien régime, ce simple mot lumière suffit déjà à foudroyer quelques consciences. Car la lumière, dans ce dossier, c’est pire qu’un AVC : c’est un électrochoc.
Le retour du boomerang post-AVC, cette fois, ça va frapper les bons cerveaux. Pendant des années, l’ancien système nous expliquait que « tout allait bien », que le président gouvernait d’une main ferme… Oui, ferme comme un gant de toilette. Pendant que les communiqués officiels parlaient d’un chef d’État « parfaitement apte », d’autres signaient, décidaient, orchestraient, facturaient, nommaient et manœuvraient dans l’ombre. Et maintenant ? Ces mêmes “super-gestionnaires” sentent une douleur sourde dans la nuque : celle d’une convocation future.
Le procès Valentin : un avant-goût. L’enquête parlementaire : la digestion difficile.
Le procès de la “Young Team” a déjà semé une panique silencieuse chez les anciens pontes. Les accusés ont balancé quelques noms comme on lance des miettes aux pigeons, et soudain tout le monde a compris : les murs du palais n’étaient pas étanches. Mais voilà que Ntoutoume Ayi veut aller plus loin : examiner tout, depuis les signatures occultes jusqu’aux silences complices. Bref : il veut remonter la chaîne alimentaire du bongisme jusqu’aux apex predators. Dans certains quartiers, les barons déchus ont déjà commandé des tensiomètres. La tension monte, et cette fois sans communiqué rassurant du Palais.
Le grand retour des “courageux de l’ombre”, ceux qui étaient partout sauf visibles. Parmi ceux qui dorment mal, on retrouve : les ministres qui ont signé “au nom du président” sans jamais le voir, les hauts fonctionnaires qui validaient des dossiers qu’ils n’osaient même pas lire, les conseillers qui faisaient la pluie, le beau temps… et parfois les virements, les technocrates caméléons recyclés dans la Transition (histoire de rester dans la lumière, mais moins fort). Ces derniers jours, une question tourne en boucle dans leurs têtes : “Et si on m’appelle à la barre ?” Et le cerveau répond : “Bip… erreur système… veuillez redémarrer…”
Une commission d’enquête ? Traduction pour les anciens dignitaires : “Bienvenue à votre propre autopsie politique”
Une commission d’enquête parlementaire, ce n’est pas une discussion autour d’un ndolé. Oh non. C’est : des auditions publiques, des questions qui transpercent comme des piques, des caméras qui filment chaque sueur frontale, des dossiers qui sentent le cadavre administratif ressuscité et des conclusions qui collent à la peau comme une tache d’huile. Si ça, ce n’est pas un AVC politique, alors on a mal défini la médecine.
Le plus ironique dans cette histoire, c’est que tout le monde croyait l’affaire classée. Le Bongisme ? On le rangeait gentiment dans un tiroir, entre les dossiers poussiéreux et les décorations oubliées. Mais voilà que le député ressort les archives, ouvre les tiroirs, secoue les tapis et pendant qu’il y est… il retire même les piles des détecteurs de mensonges. Une démarche qui terrifie ceux qui, depuis 2018, avaient fait du secret institutionnel une seconde peau.
L’AVC de 2018 était médical. Celui qui arrive sera politique. Et collectif.
Ce qui se prépare n’est pas un scandale : c’est un festival de révélations. Un carnaval de responsabilités. Un défilé de justifications bancales. Un concours d’amnésie instantanée. On parle d’un moment où plusieurs barons de l’ancien régime risquent de prononcer leurs phrases favorites : « Je n’étais pas informé. » « Je n’ai fait qu’exécuter les instructions. » « Je n’avais pas tous les éléments. » « J’agissais pour la stabilité. » Bref, le bingo parfait du lâche professionnel. Jean Gaspard Ntoutoume Ayi, lui, avance tranquille. Il n’ouvre pas seulement une enquête. Il ouvre un électrochoc national. Et si certains tremblent déjà, c’est peut-être parce qu’ils sentent venir la vérité. Et que la vérité, cette fois, frappe beaucoup plus fort qu’un AVC médical.
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