Cédric Malonga Mouele.
(*) Par Cédric Malonga Mouele
Depuis la mise en ligne, le vendredi 07 novembre 2025, d’une vidéo montrant le Président de la République, Brice Clotaire Oligui Nguema, échangeant avec Sylvia et Noureddine Bongo, les réseaux sociaux se sont immédiatement enflammés.
En trois jours, l’opinion s’est divisée, à la veille du procès par contumace prévu ce lundi 10 novembre 2025, à Libreville.
Ce basculement révèle à la fois l’ampleur de l’espérance placée dans le Chef de l’État depuis le 30 août, et l’exigence forte du peuple en matière de justice, de transparence et de rétablissement moral.
Cependant, dans ce tumulte, il importe de revenir à la loi.
Le droit gabonais, comme le droit international auquel le Gabon est lié, garantit à tout citoyen (y compris celui placé sous procédure judiciaire) le droit à la santé. Lorsque les soins nécessaires ne peuvent être dispensés localement, la loi prévoit la possibilité d’un transfert médical.
C’est dans ce cadre strictement juridique que des autorisations de sortie ont été accordées.Non pour échapper à la justice (la tenue même du procès en atteste); mais pour que l’État demeure cohérent avec ses propres principes.
Cet acte a pu déconcerter, tant la blessure collective demeure vive. Mais il exprime une valeur fondamentale : l’humanité. Car si la nation réclame justice, cette justice ne peut être exercée dans l’arbitraire ni dans la représaille.
Elle doit rester méthodique, équilibrée, conforme au droit. À défaut, elle se renverserait elle-même. Ainsi, en autorisant des soins nécessaires, le Président Oligui Nguema n’a protégé ni des coupables ni des puissants : il a protégé l’État de droit.
Il a refusé que le changement de régime se transforme en vengeance. Il a affirmé que la refondation passe par la dignité, même quand elle est difficile à accorder.
Changer de régime ne se construit pas dans la rage, mais dans la justice. Une justice ferme, structurée, encadrée par la loi, orientée vers la paix durable.
(*) Journaliste
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