Les avocats de Sylvia et Nourredin Bongo lors de la conférence de presse.
Sylvia Bongo Ondimba et son fils Noureddin Bongo Valentin continuent de captiver l’attention, non pas pour leurs œuvres philanthropiques passées, mais pour une incarcération qui ressemble à un roman à rebondissements. Entre les accusations de détournement de fonds et les conditions carcérales qualifiées de « normales » par le procureur, l’affaire Bongo devient un feuilleton politico-judiciaire où satire et ironie s’entremêlent avec professionnalisme.
Prison modèle, détenue d'exception
Sylvia Bongo, ancienne Première dame et figure emblématique de la philanthropie gabonaise, séjourne depuis octobre 2023 dans un bâtiment moderne qu’elle avait elle-même financé pour le réhabiliter. On pourrait presque y voir une initiative visionnaire : pourquoi rénover des prisons si ce n’est pour s’assurer, en cas de besoin, d’y être confortablement logée ? Certains esprits moqueurs diront qu’elle n’a fait que s’assurer un "retour sur investissement".
Le procureur Bruno Obiang Mve, dans un élan de communication qui frôle le stand-up, a assuré que les conditions de détention des Bongo sont « normales ». Si ces conditions incluent des actes de torture, comme le dénoncent leurs avocats, il faudrait alors redéfinir ce que « normal » signifie au Gabon. À ce rythme, on ne serait pas surpris que le procureur qualifie bientôt ces pratiques de « traditions judiciaires locales ».
Pendant que Sylvia et Noureddin goûtent à la vie derrière les barreaux, leurs avocats se démènent. Une plainte pour faits criminels a été déposée à Paris. De là à croire que la France deviendra le nouveau théâtre de la saga, il n’y a qu’un pas. Mais que cherchent-ils vraiment ? Une justice indépendante ou un nouvel épisode dans cette série judiciaire rocambolesque ?
Les avocats, dont le Bâtonnier de Paris Pierre-Olivier Sur, insistent sur les violations des droits de leurs clients. Ils dénoncent une justice gabonaise « instrumentalisée » par les nouvelles autorités. Mais après des décennies de règne de la famille Bongo, certains diront qu’il s’agit simplement d’un juste retour des choses. La roue tourne, et parfois, elle écrase au passage ceux qui la faisaient avancer.
Alors, satire ou réalité ? Peu importe, tant que le spectacle continue. Une chose est sûre : Sylvia et Noureddin auront le temps d’écrire leurs mémoires. Peut-être qu’ils commenceront par un titre accrocheur : "Du Palais à la Prison : chronique d’un luxe mal assumé".
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