Au lendemain du coup d’Etat, le peuple gabonais exigea de nouvelles figures pour être au gouvernement et au sein des institutions de la Transition. Le Chef de l’Etat a, en quelque sorte, cédé à cette exigence en confiant des portefeuilles importants à des personnalités plus connues pour leurs compétences techniques que leurs aptitudes politiques. Dans un contexte de Transition, il n’y avait rien d’étonnant. La première année de la Transition a été consacrée à la remise sur les rails d’un pays laissé en jachère par Ali Bongo Ondimba et sa bande de profito-situationnistes.
Laurence Ndong (Communication), Mays Mouissi Kinga (Economie), Pr. Adrien Mougougou (Santé), Pr. Hervé Ndoume Essingone (Enseignement supérieur), Gilles Nembe (Mines), Louise Boukandou Moussavou (Fonction publique), Murielle Minkoue épse Mintsa (Relation avec les institutions)… ont, pour ne citer que ces membres du gouvernement, fait la démonstration de leur capacité à mener à bien les dossiers qui leur ont été confiés. Sauf qu’à cinq mois du référendum et à treize mois de l’élection présidentielle, la politique va reprendre ses droits. Sans partis politiques, les militaires au pouvoir vont devoir compter sur des individus qui ont un ancrage sur le terrain pour mobiliser et convaincre les populations de voter massivement pour le oui au référendum et, par la suite, pour le Général de Brigade Brice Clotaire Oligui Nguema à la présidentielle.
Or, Oligui Nguema constate que les membres du gouvernement n’ont, pour la plupart, un poids politique. Très peu des ministres cités plus haut peuvent se gargariser d’avoir un fief politique qui leur est favorable. Si Mays Mouissi Kinga fait les beaux yeux aux populations de Ndendé, tout le monde sait qu’il lui est impossible de rivaliser avec Yves-Fernand Manfoumbi, qui est, jusqu’ici, demeuré en retrait après la chute d’Ali Bongo Ondimba. Le ministre de l’Economie n’est donc pas pour Oligui Nguema une assurance tout risque. C’est aussi le cas, à Lambaréné, de Paul Marie Gondjout qui n’a jamais été capable de remporter une élection législative face aux candidats du PDG. Le ministre de la Justice n’est donc pas la personne appropriée pour espérer galvaniser les troupes au bord de l’Ogooué.
A Kango, si Laurence Ndong se cherche une place, rien n’indique qu’elle réussira à s’imposer comme la nouvelle patronne politique du coin. Dans la Nyanga, Louise Boukandou Moussavou est une inconnue. C’est aussi le cas de Gilles Nembe dans le Haut-Ogooué et de Murielle Minkoue épse Mintsa dans le Woleu-Ntem. On pourra ajouter à cette liste, François Mbongo Rafemo, le ministre de l’Industrie, originaire de l’Ogooué-Maritime et de la ministre du Commerce, Marie Paulette Parfaite Amouyeme Ollame Epse Divassa Boffi, pour l’Ogooué-Ivindo. Ne parlons de la très discrète ministre de l’Environnement, Arcadie Svetlana Minguengui Ndomba épse Nzoma dans l’Ogooué-Lolo. Tous que des poids plumes. Face à l’urgence, les militaires au pouvoir ont décidé de ramener la vieille garde politique à des postes de responsabilités. Histoire de préparer leur retour sur le terrain politique. D’où les nominations de Richard-Auguste Onouviet comme président du Conseil d’Administration de Maurel et Prom, de Christian Magnagna au poste de PCA d'Ivindo Iron, et dans une moindre mesure celle de Flavien Enongué comme Conseiller, chef département diplomatie à la présidence de la République. L’objectif étant de procéder à une sorte de mixe pour assurer des victoires cash.
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