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Politique

Référendum : Dynamique Unitaire appelle les citoyens à s’opposer fermement à cette "offre limitée"

IMG Roger Ondo Abessolo lors de la conférence de presse.

À quelques jours du début de la campagne référendaire, l’atmosphère s’échauffe autour du projet de nouvelle Constitution. La confédération syndicale Dynamique Unitaire (DU) entre en scène, dépeignant ce texte comme un "cadeau empoisonné" où le Président, nouvellement intronisé "monarque éclairé," détiendrait tous les leviers du pouvoir. Ce 3 novembre 2024, DU a officiellement appelé les citoyens à voter « NON » lors du scrutin du 16 novembre, invoquant une dangereuse concentration de pouvoir.

 

Dans un élan d’humour mordant, Dynamique Unitaire, le plus grand regroupement syndical du pays, a comparé ce projet de Constitution à une de ces "offres spéciales" qui brillent par leurs promesses mais déçoivent souvent à la livraison. « Ils nous présentent ce texte comme une perle rare de démocratie. Mais quand on l’examine de près, on se rend vite compte qu’il y a surtout un fil à la patte », ironise un membre du syndicat. « Avec cette Constitution, c’est un peu comme si on commandait un plat de luxe et qu’on découvrait qu’il est périmé depuis longtemps. »

Quand la vitesse est suspecte : un référendum façon "fast food"

La précipitation du processus soulève des questions. À peine six mois après l’annonce de la réforme, les Gabonais se retrouvent déjà devant les urnes. « C’est digne d’un service rapide, et on dirait bien qu’ils espèrent qu’on n’aura pas le temps de lire la notice », plaisante un étudiant en droit. D’après Dynamique Unitaire, l’objectif semble clair : boucler cette affaire avant que le texte ne devienne un véritable sujet de débat public. « On a l’impression qu’ils veulent que le texte soit adopté avant même que les gens aient fini de comprendre ce qu’ils votent », ajoute-t-il. Un zèle législatif qui en fait sourire plus d’un : « Peut-être qu’ils ont peur que les Gabonais découvrent les petites clauses en bas de page. »

 

Vers un "super-président" ? Quand la démocratie ressemble à une parodie

Le cœur du problème, selon DU, réside dans le caractère absolutiste du texte proposé. « En réalité, on consacre la figure d’un super-président, un chef tout-puissant qui se réserve le droit d’arbitrer, de gouverner, et même de juger », souligne Roger Ondo Abessolo, président par intérim de la confédération. Si le Président devient aussi chef de gouvernement, comme le propose cette Constitution, la démocratie s’en trouve réduite à une simple "figure de style". Pour DU, l’opposition devient un concept abstrait, et le pouvoir législatif, un décor. « C’est le meilleur moyen de garantir qu’il n’y aura jamais de cohabitation politique. »

Autre point d’achoppement : l’absence de véritable contrôle parlementaire ou judiciaire. Le Parlement ? "Un grand panneau de déco" qui ne servira qu’à dire "amen." Le pouvoir judiciaire ? "Une simple annexe du palais présidentiel." Pour les syndicalistes, cette concentration de pouvoir transforme la présidence en un office de commande où les contre-pouvoirs ne servent qu’à la décoration.

 

Dynamique Unitaire appelle les citoyens à s’opposer fermement à cette "offre limitée". « Nous devons voter NON pour empêcher l’État de basculer dans un régime de carte postale où les contre-pouvoirs existent seulement en théorie. Ce vote est une chance de rétablir un véritable équilibre », martèle Roger Ondo Abessolo.

 

Le 16 novembre, les Gabonais auront l’occasion de faire entendre leur voix. Voteront-ils pour ce texte "clé en main" ou préfèreront-ils dénoncer ce qui s’apparente, selon DU, à un "package dictatorial tout inclus" ? Une chose est certaine : Dynamique Unitaire est bien décidée à jouer les trouble-fêtes et rappeler que la démocratie ne se négocie pas en express.

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