Le gymnase Tali, situé près du palais de justice dans le 1er arrondissement de Libreville, a résonné ce dimanche au son des chants et des slogans en faveur du référendum du 16 novembre prochain. Les "Volontaires du Oui", une plateforme de soutien au projet de révision constitutionnelle, ont ouvert officiellement leur campagne avec une ferveur qui pourrait faire pâlir les plus grands rassemblements populaires. Autour de cette initiative, des associations, ONG, chefs traditionnels et figures publiques se sont rassemblés pour exhorter la population à adopter le "Oui" sans réserve, convaincus que ce vote permettra de restaurer les institutions sous la bannière du Président de la transition, le Général Brice Clotaire Oligui Nguema.
Une Constitution "historique" pour un Gabon "nouveau"
Les leaders de la plateforme, ainsi que d’autres figures locales, ont pris la parole pour souligner le caractère "historique" de cette consultation, la première en trente ans. "Nous avons enfin l'opportunité de donner au Gabon une Constitution à la hauteur de ses ambitions", a affirmé Mme Essono, en rappelant à l’assemblée que ce référendum est un tournant nécessaire pour une transition réussie.
Des délégations sont venues des quatre coins de Libreville, mais aussi d'Owendo, d’Akanda et de Ntoum, pour manifester leur engagement. Les leaders des "Volontaires du Oui" promettent de multiplier les rassemblements, causeries et opérations de porte-à-porte pour convaincre même les plus réticents. Leur objectif ? Que chaque citoyen comprenne l'importance de dire "Oui" à une Constitution pensée pour "stabiliser et moderniser" le Gabon.
La ferveur de la campagne semble indiquer que les Gabonais ne verraient aucune raison de se tourner vers le "Non". L’audience, tout ouïe, a applaudi chaque mention des "vertus" de ce texte réformateur. Si la plateforme "Volontaires du Oui" ne laisse pas de place au doute quant à l’issue de ce scrutin, certains observateurs se demandent si cet enthousiasme n’est pas aussi encouragé par un effet d’entraînement, habilement entretenu par les discours officiels.
Certains membres influents de la plateforme n’ont d’ailleurs pas hésité à saluer la "libération" amorcée par le Général Oligui Nguema le 30 août 2023, un événement présenté comme une véritable bouffée d’air frais pour les institutions nationales. "Nous devons ce référendum au courage de ceux qui ont su prendre leurs responsabilités", a insisté un orateur, appelant à faire du "Oui" un symbole de soutien à cette transition.
Vers un succès annoncé ?
Malgré l'apparente ferveur de la campagne, un observateur averti pourrait se demander si cette consultation n’est pas déjà jouée d’avance. Dans une salle pleine de supporters convaincus, l’appel à voter "Oui" sonnait presque comme une formalité. "C’est évident que le Oui l’emportera", glissait un participant à demi voix, ajoutant que "toutes les grandes réformes nationales nécessitent l’unité populaire". La plateforme mise sur une victoire éclatante du "Oui", que ses responsables présentent comme le seul choix pour garantir la restauration des institutions gabonaises. Dans l’ensemble, l’objectif semble clair : assurer une transition sans accrocs et légitimer le projet du Général Nguema auprès de la population. La rhétorique des "Volontaires du Oui" se veut rassurante, promettant que ce vote constituera une avancée vers une "stabilité retrouvée".
Les "Volontaires du Oui" veulent croire que le 16 novembre restera dans l’histoire comme la date où le Gabon a choisi la voie du renouveau. Cependant, des voix dissonantes se demandent si cette nouvelle Constitution apportera vraiment les réformes attend.
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