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Politique

Oligui Nguema et l’art de recycler : Françoise Assengone Obame parachutée à tête du gouvernorat de Port-Gentil

IMG Françoise Assengone Obame.

La Transition avait promis du neuf, mais elle ne cesse de dépoussiérer le vieux catalogue du système Bongo. La nomination de Françoise Assengone Obame comme gouverneure de l’Ogooué-Maritime ressemble plus à un vide-greniers politique qu’à une rupture historique. Dans les taxis, les marchés et les bistrots, la réaction est unanime : « On nous avait promis du champagne, on nous sert du vin éventé ».

 

Une habituée du système

Ancienne députée pendant quinze ans, trois fois ministre, baronne du PDG jusqu’en avril 2025, Françoise Assengone Obame a vécu et prospéré sous l’ombre d’Ali Bongo Ondimba. Et voilà qu’on nous la vend aujourd’hui comme symbole du renouveau. Satire suprême : quitter le PDG au dernier virage pour mieux retrouver une place au soleil de la Transition. Ce n’est pas un virage, c’est une pirouette. Une gymnastique politique où le peuple, lui, reste toujours spectateur et victime.

 

La colère de la rue

Dans les bus déglingués de Libreville, les chauffeurs pestent : « Transition ou pas, c’est toujours les mêmes têtes qui bouffent ». Au maquis, entre deux gorgées de bière tiède, on rigole jaune : « Ils ont juste changé de couleur sur le logo, mais les acteurs, c’est toujours les figurants de l’ancien film ». Le peuple a le sens de la formule : c’est Ali Bongo en noir et blanc, repeint aux couleurs kaki.

 

Port-Gentil, un test explosif

Confier Port-Gentil, capitale pétrolière frondeuse, à une ex-baronne du PDG est une provocation autant qu’un pari risqué. La ville, déjà allergique aux décisions de Libreville, n’acceptera pas facilement une gouverneure vue comme « produit du système. La Transition veut montrer la parité ? Très bien. Mais la parité ne vaut rien si elle se limite à recycler les mêmes visages usés par des décennies de compromissions.

 

Recyclage ou rupture ?

À force de ressusciter les anciens dignitaires, Oligui Nguema prend le risque d’offrir aux Gabonais une Transition de façade. Un peuple qui a applaudi le coup d’État du 30 août 2023 pour tourner la page ne comprend plus pourquoi l’on ressort, du placard doré du PDG, des figures usées.

La rue l’a résumé avec la brutalité qui lui est propre : « Si c’est pour ça qu’on a applaudi le coup d’État, il valait mieux laisser Ali ! » Un avertissement clair : le recyclage politique a ses limites. À Port-Gentil, comme ailleurs, la patience populaire pourrait bientôt s’épuiser.

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