Le mercredi 22 janvier, lors du conseil des ministres tenu au Palais Rénovation de Libreville, Camélia Ntoutoume Leclercq, ministre d’État à l’Éducation nationale, a marqué un nouveau tournant dans la recomposition politique du Como-Mondah. À la tête de ce département ministériel depuis le 8 mars 2022, sous le règne d'Ali Bongo dont elle était aussi proche qu'actuellement, cette figure montante de la scène politique gabonaise consolide son influence, notamment dans la commune de Ntoum. Le remplacement de deux délégués spéciaux à l'issue de ce conclave marque ni plus ni moins qu'une reprise en main stratégique de la ministre.
Un coup de balai dans la gouvernance locale
Le remplacement du général de brigade à la retraite Samuel Ndoutoume Ekoua, délégué spécial de la commune de Ntoum, et d’Elfox Mbina, délégué spécial du deuxième arrondissement de cette même commune, sonne comme une reprise en main autoritaire. Ces deux figures, critiquées pour leur inefficacité et leur gestion controversée, ont été remplacées par des proches de la ministre : Jean Christian Ndong Obiang, commandant des douanes, et Serge Tali, un homme d'affaires influent dans la contrée.
Ces nominations mettent un terme à une longue période de tensions au sein de la ville de Ntoum, marquée par des critiques publiques à l’encontre des anciens édiles. Selon plusieurs observateurs, le comportement jugé provocateur d’Elfox Mbina, allié à sa proximité avec l’Union pour la République (UPR) de Gervais Oniane, aurait fini par sceller son sort.
Un signal fort contre l’UPR de Gervais Oniane
Ce remaniement ne se limite pas à des considérations de gouvernance. Il traduit également une guerre d’influence ouverte entre Camélia Ntoutoume et Gervais Oniane, conseiller stratégique du président de la Transition, Brice Clotaire Oligui Nguema. La montée en puissance de l’UPR sur le territoire de Ntoum, perçue comme une provocation, aurait accéléré les décisions de la ministre.
En évinçant Samuel Ndoutoume Ekoua et Elfox Mbina, soutiens discrets, pour le premier cité, et très engagé pour le second de l’UPR, Camélia Ntoutoume a réaffirmé son autorité sur le Como-Mondah. Ce coup de force est d’autant plus significatif que Gervais Oniane, bien que proche du président, voit son influence à Ntoum sérieusement diluée.
Une équation politique encore inachevée
Cependant, tout n’est pas joué pour Camélia Ntoutoume. Une autre figure politique de poids se dresse encore sur son chemin : Julien Nkoghe Bekale, ancien Premier ministre et mentor de la ministre. Bien que son positionnement politique reste flou, son soutien tacite au Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions (CTRI) montre une volonté de rester actif dans le paysage politique local et gabonais. Sa réserve vis-à-vis de Camélia Ntoutoume soulève des questions sur l’avenir de chacun des deux.
Le Como-Mondah au cœur d’une transition décisive
Ces bouleversements interviennent à quelques mois d’un scrutin crucial. Le collège électoral, convoqué pour le 12 avril prochain, marquera la fin de la transition amorcée le 30 août 2023 après la chute du régime d’Ali Bongo. Dans ce contexte, chaque personnalité politique cherche à consolider son assise locale en vue de peser sur les échéances à venir.
Camélia Ntoutoume Leclercq, désormais perçue comme la patronne incontestée du Como-Mondah, devra cependant faire face à des défis multiples : maintenir son influence, neutraliser ses adversaires, et, surtout, convaincre les électeurs de Ntoum que sa vision pour la commune est à la hauteur des attentes.
L’avenir politique du Como-Mondah s’annonce donc comme un théâtre d’affrontements déterminants, où les ambitions personnelles et les enjeux nationaux s’entrelacent. Une chose est sûre : Camélia Ntoutoume ne compte pas céder un pouce de terrain.
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