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Scandale à Gab pêche : la pasteure en eaux troubles !

IMG La ministre, Laurence Ndong, encore plongée dans un scandale.

À force de se prendre pour la sirène de l’économie bleue, Laurence Ndong, ministre de la Pêche et de l’Économie bleue, semble avoir oublié que la mer n’obéit pas aux sermons, encore moins aux communiqués ministériels. Celle qu’on surnomme désormais “la pasteure des eaux troubles” est au centre d’une nouvelle tempête : accusée d’abus d’autorité et de fausse déclaration publique, elle vient de se faire harponner par les pêcheurs eux-mêmes, lassés de tirer leurs filets vides pendant que d’autres pêchent les budgets à la ligne dorée.

 

La plainte déposée contre elle met à nu une pratique bien huilée : révoquer un directeur général comme on écarte un poisson-chat indésirable, et manipuler les statistiques pour que les chiffres sentent le miracle. À croire qu’au ministère de la Pêche, on remplace les enquêtes scientifiques par des “révélations spirituelles”.

 

500 millions, une gestion opaque

 Ce n’est pas la première fois que la ministre s’illustre dans l’art de la gestion mystique. Souvenez-vous de son passage au ministère de la Communication : 500 millions FCFA de subvention publique destinés à la presse privée  ont été gérés en toute opacité, comme des sardines dans la mangrove. À la question “où est passée la liste des bénéficiaires ?”, Laurence Ndong avait répondu, imperturbable, qu’il fallait “rester dans la foi”. Même les représentants de l’UNESCO, de la Francophonie et de la Primature en avaient perdu la voix. Un diplomate, amusé, avait confié à demi-mot : « Chez Mme Ndong, la transparence est un concept… spirituel. » Et depuis, les murs du ministère de la Communication gardent le souvenir de cette gestion “tropicalement inspirée”, où les chiffres s’évaporaient plus vite qu’un communiqué de presse.

 

Quand Gab Pêche devient Gab Pêche-Miracle

Recyclée à la Pêche, Laurence Ndong devait redorer le blason d’un secteur stratégique. Résultat ? Le projet Gab Pêche ressemble aujourd’hui à un chalut percé : retards de financement, suspicion de favoritisme, décisions arbitraires et climat de méfiance. Les pêcheurs parlent d’un “système d’intimidation”, où contester revient à s’attirer les foudres de la mer… et du cabinet.

Les cadres, eux, évoquent un ministère devenu “chapelle politique”, où les réunions techniques ressemblent à des veillées de prière et où les chiffres de production sont plus gonflés que les bouées de sécurité. Une source interne, visiblement exaspérée, résume : « On ne dirige pas un secteur halieutique comme une croisade évangélique. La mer a ses lois, pas ses prophéties. »

 

Pouvoir sucré, mains collantes

Les observateurs notent que Laurence Ndong, autrefois représentante de Jean Ping dans la diaspora, semble avoir trouvé dans le pouvoir une douceur qu’aucune onction ne pouvait offrir. Le miel du pouvoir, dit-on, est sucré mais il colle aux doigts. Et à force d’y goûter, la ministre paraît avoir oublié que l’administration n’est pas un butin politique, mais un instrument de service public.

 

Les jeunes entrepreneurs halieutiques, censés être les grands gagnants de la réforme bleue, observent aujourd’hui le naufrage du navire. Subventions promises, formations annoncées, infrastructures rêvées : tout semble sombrer dans une mer d’indécision et d’improvisation. Pendant ce temps, au ministère, on multiplie les conférences de presse pour dire que “tout va bien”, comme si la parole suffisait à faire remonter le poisson.

 

Quand la foi remplace la gouvernance

Le véritable drame, c’est que derrière la rhétorique et les bénédictions administratives, la gouvernance s’effondre. Les organes de contrôle ferment les yeux, la hiérarchie politique détourne le regard, et les citoyens, eux, assistent à un spectacle devenu familier : celui d’une élite publique qui confond fonction et possession, ministère et ministère... au sens religieux du terme. Car au Gabon, on connaît ce refrain : “Quand la tête pourrit, le poisson entier empeste.” Et dans le cas Ndong, la métaphore est presque littérale.

 

La transition, censée marquer la fin des pratiques anciennes, voit resurgir les vieux démons de l’impunité administrative. Et si rien n’est fait, l’économie bleue pourrait bien virer au gris foncé, entre intérêts privés, réseaux politiques et autoritarisme déguisé en leadership.

 

Mais que personne ne s’étonne : dans un pays où les institutions sont des bateaux sans capitaine, les ministres-pêcheurs finissent toujours par se prendre dans leurs propres filets. « Quand la mer est calme, le poisson saute. Mais quand la mer se fâche, c’est le pêcheur menteur qu’elle avale. » Proverbe côtier, revisité pour les ministères gabonais.

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