Déclaration de Monsieur Jean PING, Président de la CNR Canal Historique, à l’occasion du référendum constitutionnel du 16 novembre 2024
Mes chers compatriotes,
Le 27 août 2016, à l’occasion de l’élection présidentielle, les Gabonaises et les gabonais avaient massivement voté pour l’alternance et le changement.
Malheureusement, à la faveur d’un coup d’Etat militaro-électoral, Ali Bongo avait, brutalement et dans le sang, interrompu le processus électoral en cours. Il s’était fait proclamer, contre les résultats sortis des urnes, vainqueur de l’élection. Ce qui va lui permettre de rester au pouvoir : mettant ainsi fin à l’ordre constitutionnel en place, et empêchant du même coup la concrétisation de l’alternance ainsi que le changement que les Gabonais venaient de choisir. Devant cette forfaiture d’Ali et des siens, les Gabonaises et les Gabonais n’ont eu d’autre choix que d’entrer en Résistance, sous mon leadership : étant donné que je venais de remporter l’élection qu’Ali Bongo venait de voler.
Le but de la Résistance était double. D’une part, chasser les imposteurs du pouvoir. D’autre part, mettre en place une République nouvelle, plus ouverte, plus égalitaire, plus solidaire, plus sûre et plus soucieuse de la dignité ainsi que du bien-être des citoyens gabonais.
Après sept années de désobéissance civile et d’actions politiques et diplomatiques pour isoler le pouvoir d’Ali Bongo de façon à le priver de toute capacité réelle de continuer à diriger le Gabon, ce pouvoir va enfin tomber, notamment à la faveur d’une opération de police rondement menée par les militaires de nos forces armées et de sécurité le 30 août 2023.
Ce pouvoir va tomber, non sans avoir tenté de se maintenir, malgré le rejet des Gabonais de tous bords, en tentant d’organiser une énième mascarade électorale, infraction à laquelle les militaires gabonais vont rapidement mettre fin. A la grande satisfaction des Gabonais, de la Résistance et de moi-même.
Après avoir chassé les imposteurs du pouvoir et pour à la fois donner suite à la volonté de changement exprimée par les Gabonais le 27 août 2016, tout en prenant en compte la destruction de notre pays et de ses institutions pendant quatorze (14) ans par le pouvoir imposteur d’Ali Bongo, il est plus que temps de reconstruire l’Etat et la Nation gabonaise. De façon à donner à notre pays et à son peuple à la fois le cadre et les moyens permettant d’assurer le bien-être ainsi que de garantir la dignité autant que la sécurité des Gabonaises et des Gabonais.
L’adoption du projet de Constitution par les Gabonais est un premier pas vers le changement et vers la félicité promise aux Gabonais dans notre hymne national, écrit au moment où notre pays accède à l’indépendance.
J’exhorte les Gabonais à dire OUI à ce texte. D’abord, parce que ce sont eux-mêmes qui l’ont écrit et que jamais autant de Gabonais n’avaient participé à la rédaction de notre Constitution. Ensuite, parce que jamais un projet de Constitution n’a été autant débattu avant son adoption. Rappelons au passage que c’est l’une des rares fois que le peuple gabonais est appelé à voter directement une constitution. Autant d’éléments qui témoignent de la volonté des autorités en place d’être transparents et de leur engagement à désormais associer les Gabonais à la gestion de leurs affaires publiques – notamment tel que le prévoit l’article 160 du projet de Constitution, certes au niveau local, mais aussi tel qu’en témoigne l’organisation du Dialogue National Inclusif et la place qui a été faite à la société civile dans ce Dialogue que dans les institutions de la Transition par les autorités en place.
J’exhorte les Gabonais à dire OUI au projet de Constitution qui leur est soumis pour permettre à notre pays de commencer enfin à faire face aux défis qui l’attendent ainsi qu’aux menaces qui se profilent dans le monde et dans notre sous-région. Car plus vite nous pourrons nous pencher sur ces problèmes, mieux nous serons préparés pour les affronter et les surmonter. La Constitution, c’est le contrat politique qui va unir les Gabonais entre eux en tant que membres de l’association des citoyens gabonais qu’est la République Gabonaise.
La Constitution, c’est le statut de la République. Plus vite nous allons adopter ce statut, plus vite nous pourrons nous mettre au travail pour donner du bien-être aux Gabonais et protéger le Gabon des éventuelles secousses et autres incertitudes provenant de notre environnement interne et externe.
Evidemment, l’adoption de la Constitution ne suffira pas à régler les problèmes du Gabon. Certes, le projet de Constitution qui est soumis à notre examen est moderne et prend en notre pratique du pouvoir depuis 1960, en plus de nous donner les outils nous permettant de mieux nous adapter en termes de gestion de notre pays aux exigences de notre temps, en plus d’ouvrir de nouvelles perspectives, compte tenu des opportunités mais aussi des risques liés à notre époque et au positionnement de notre pays, cependant, pour réussir, notre pays doit pouvoir compter sur un leadership plus compétent, plus responsable aussi, plus éthique et plus ouvert à la participation des populations concernées.
Notre pays doit également pouvoir compter sur des populations plus engagées, plus tournées vers l’innovation, et plus solidaires, moins concernées par le chacun pour soi et plus soucieuses de l’intérêt général. Encore une fois, la pratique du pouvoir des nouvelles autorités et le texte du projet de Constitution nous permettent de penser que le nouveau Gabon, le Gabon tant souhaité est à notre portée. Il nous faut désormais lui permettre de se matérialiser d’abord, en disant OUI au projet de Constitution lors du référendum du 16 novembre prochain, puis en travaillant ensemble après le référendum, chacun à son niveau et dans son domaine pour que la mise en œuvre de la Constitution soit conforme à notre engagement en faveur de la souveraineté du peuple gabonais, en faveur de la justice, de l’équité, de la dignité humaine, en faveur du bien-être des Gabonais et de la sécurité des biens et des personnes Gabonaises.
Pour ma part, pour la CNR Canal Historique ainsi que pour toutes les personnes qui me suivent et qui continuent à soutenir le combat pour la libération du Gabon du joug du sous-développement ainsi que des causes multiformes de ce joug, nous disons aux autres Gabonais : « A l’occasion de ce référendum, disons OUI pour permettre à notre pays de faire un grand bond en avant dans le sens de la réalisation du Gabon au service des Gabonais et du développement du Gabon », c’est-à-dire Le Gabon à l’abri de la peur. Le Gabon à l’abri du besoin.
Je vous remercie.
Jean PING
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