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Politique

Congrès du PDG : l’apparence d’être encore debout

IMG Le Congrès du PDG organisé le 12 mars 2025.

Depuis deux ans, le Parti Démocratique Gabonais (PDG) semble être entré en hibernation politique, un silence assourdissant pour un parti qui, jadis, faisait trembler les murs du Gabon d’acclamations forcées et de slogans bien rodés. Autrefois machine bien huilée de la "démocratie dirigée", le PDG, fondé le 12 mars 1968 par feu Omar Bongo Ondimba, a aujourd’hui tout l’air d’une vieille locomotive en panne sur une voie de garage rouillée.

 

La dernière grande fête d’anniversaire du parti remonte à 2023, lorsque son champion d’alors, Ali Bongo Ondimba, officiait encore à la présidence avant d’être brutalement délogé le 30 août par le général-président Brice Clotaire Oligui Nguema et son CTRI. Depuis, le PDG a disparu du radar, abandonnant meetings, rassemblements et autres "consultations populaires" où l’on venait, jadis, prêter allégeance sous peine de voir son nom mystérieusement effacé des prochaines listes électorales.

 

Un parti en quête d’identité (et d’immunité)

Si le PDG brille par son absence, c’est peut-être parce que certains de ses cadres brillent… devant les tribunaux. Entre inculpations pour détournements de fonds, exils stratégiques et repentis politiques ayant prêté allégeance au CTRI, la grande famille du "parti des masses" ressemble aujourd’hui à une assemblée d’orphelins en quête d’un tuteur providentiel.

Exit Alain-Claude Bilie-By-Nze, ancien Premier ministre et pilier du régime déchu, qui a préféré sauter du navire avant qu’il ne sombre définitivement. Exit aussi Ali Onanga, et tant d’autres qui ont trouvé plus prudent de jouer la carte de la "discrétion calculée", ce sport politique prisé des anciens dignitaires en sursis judiciaire.

Pour tenter de sauver ce qui peut encore l’être, le XIIIᵉ Congrès Extraordinaire du PDG a porté Blaise Louembé à sa tête. Un choix audacieux, tant l’homme traîne lui aussi quelques casseroles dont les tintements résonnent encore dans les couloirs du ministère de l’Économie. Mais peu importe, au PDG, l’important n’est pas tant d’être propre que de paraître encore debout.

 

12 mars 2025 : un sursaut… ou un enterrement de première classe ?

C’est donc dans une ambiance de funérailles anticipées que le parti a tenu, le 12 mars dernier, à organiser un rassemblement "historique" comprenez : quelques poignées de fidèles et quelques chaises vides pour repenser sa stratégie de reconquête du pouvoir. Au programme : introspection, mea culpa feint et discours sur la nécessité de "réformes profondes" oui, celles que le parti aurait dû entreprendre depuis… 50 ans.

Le problème ? Le peuple gabonais, lui, n’a rien oublié. De la gestion calamiteuse des finances publiques aux scandales de corruption en série, le PDG reste synonyme, pour beaucoup, de ce passé douloureux dont le pays tente laborieusement de se défaire. Une reconquête politique nécessiterait une réelle refonte idéologique, mais soyons honnêtes : une pieuvre peut-elle vraiment devenir végétarienne ?

 

La fin du PDG ou une nouvelle mutation ?

Si certains rêvent encore d’un retour triomphal du parti, la réalité est plus cruelle. Le PDG, tel qu’il existait sous le règne des Bongo, appartient probablement à une époque révolue. Sa survie dépendra de sa capacité à muter… ou à se dissoudre en douce, le temps que ses cadres trouvent une nouvelle coquille plus présentable pour continuer à "servir la nation" (et surtout leurs propres intérêts. En attendant, le silence du PDG en dit long. Trop long. Mais après tout, n’est-ce pas dans les enterrements que l’on entend le mieux le silence des morts ?

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