Alors que le Gabon s’apprête à voter pour un nouveau projet constitutionnel, la société civile met en lumière des préoccupations qui dépassent les débats politiques. L'Alliance des Femmes Chrétiennes pour la Paix au Gabon a récemment organisé une conférence de presse visant à rappeler l'importance de l'unité nationale et de l'identité culturelle dans ce moment décisif. L’initiative vient rappeler que l’avenir d’un pays se construit aussi par l’inclusion et la cohésion sociale, valeurs essentielles à préserver dans une nation riche de sa diversité.
L'identité culturelle gabonaise : un pilier pour la cohésion nationale
La conférence a souligné que l’identité culturelle constitue un socle indispensable pour la stabilité d’un pays, en rappelant les valeurs et traditions qui unissent un peuple. L'Alliance a exprimé des inquiétudes quant aux divisions suscitées par le débat sur le référendum, appelant les Gabonais à se rassembler autour de leurs valeurs communes. Selon Mme Geneviève Bivegue Megne, l’une des intervenantes, la préservation de l’identité culturelle doit être au centre des préoccupations nationales.
La question du tribalisme a été abordée comme un véritable frein au développement du Gabon. Mme Bivegue Megne a mis en garde contre ce qu'elle appelle un "cancer social" qui empêche la solidarité et engendre des rivalités. Elle a souligné que d’autres pays, comme le Kenya, ont pris des mesures pour réduire les tensions ethniques à travers des initiatives de sensibilisation et de réformes institutionnelles visant à promouvoir l’inclusion.
Elle a exhorté les autorités et les citoyens à s’engager dans une lutte contre le tribalisme, affirmant que "sans unité, il n’y a pas de développement possible". Son intervention a insisté sur la nécessité d'une prise de conscience collective pour bâtir un Gabon où chaque citoyen se sent partie intégrante de la nation.
Le mariage interethnique : un modèle d’intégration et d’unité
Le professeur Camille Ambassa a pour sa part plaidé en faveur des mariages interethniques comme un moyen de renforcer la cohésion sociale. S’inspirant d’exemples de pays multiculturels comme le Canada, il a expliqué comment les mariages mixtes peuvent contribuer à l’harmonie nationale en unissant des familles d’origines diverses. "Le mariage interethnique crée des liens et encourage la tolérance entre communautés. C’est un socle pour bâtir une société plus intégrée et résiliente", a-t-il affirmé. Selon lui, le Gabon pourrait tirer profit de sa diversité ethnique en l'encourageant à travers des initiatives de promotion de la diversité culturelle.
Sous le thème "Le dialogue interethnique, clé pour un Gabon nouveau", Mme Ngou a mis en avant la nécessité d’un dialogue ouvert entre les différentes communautés ethniques du pays. En s'inspirant de l’expérience de l'Afrique du Sud, où le dialogue a joué un rôle crucial dans la construction d’une société post-apartheid, elle a encouragé les Gabonais à dépasser les tensions ethniques.
Elle a déclaré : "Il est temps que chaque Gabonais voie en l'autre son compatriote, au-delà des différences ethniques." Mme Ngou a appelé à l’instauration d’espaces de dialogue pour favoriser une meilleure compréhension mutuelle, rappelant que "le Gabon est le pays de tous ses enfants, sans distinction".
Le Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions (CTRI) a ici une occasion unique de poser les bases d’une société plus unie et inclusive. Au-delà des réformes constitutionnelles, les efforts de la Transition pourraient jouer un rôle clé pour instaurer des mesures de renforcement de l’unité nationale et de promotion de l’identité gabonaise.
Dans cette période décisive, il est essentiel de considérer que l’unité nationale et l’inclusion culturelle sont les conditions d’un développement harmonieux et durable. Le Gabon a devant lui l’opportunité d'initier des réformes profondes qui soutiendront la paix et la prospérité pour les générations futures.
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