Deux semaines après les actes de séquestration et de torture commis sur Dan Nzaou, un élève de 25 ans, inscrit en classe de terminale au lycée de Ndéndé, l'adjudant de gendarmerie Rodrigue Mobi sera, dans les prochaines heures, aux mains des agents de la Direction générale des recherches (DGR). Cette interpellation fera suite au soit-transmis envoyé à la DGR par le tribunal de Mouila. Ce, après la plainte du jeune élève pour séquestration, coups et blessures volontaires.
Les parents de Dan Nzaou ont désormais une réponse à la plainte déposée contre l'adjudant Rodriguez Boby, auteur de coups et blessures volontaires sur leur enfant. Dans les prochaines heures, le sous-officier supérieur de la gendarmerie nationale sera l’hôte de la direction générale des recherches ( DGR) de Mouila. Alors qu’il avait regagné Libreville après les faits commis à Ndendé, Rodrigue Mobi a été sommé par sa hiérarchie de se mettre à la disposition de la DGR de Mouila. Ce, à la suite du soit-transmis reçu par cette unité de la gendarmerie nationale de la part du tribunal de Mouila. L’instance judiciaire donnant suite à la plainte déposée par la victime du gendarme pour séquestration, coups et blessures volontaires.
Les faits
Dans la nuit du jeudi 19 au vendredi 20 janvier dernier au camp de gendarmerie de la localité, Boby Rodriguez, un gendarme ( au grade d’adjudant) en service dans la localité et logé au camp de gendarmerie s'est rendu coupable de trafic d'influence, d'abus d'autorité, de séquestration et de torture sur un jeune homme, Dahn Nzaou. Ce dernier n'est autre que le petit ami de sa sœur de 24 ans, Bercia Komba, tous les deux élèves en classe de terminale au lycée Paul-Marie Yembi de Ndéndé.
Cette nuit-là, le gendarme était rentré tardivement à la maison. Vers 3h du matin, il cogne à la porte de la chambre de sa sœur qui pendant ce temps dormait avec Dan Nzaou, son petit ami. Dans la panique Bercia Komba, demande à Dan de sortir de la maison. Ce dernier saute par la fenêtre et réussi à prendre la poudre d'escampette. Bercia ouvre la porte à son grand frère. Mais, celui-ci somme sa sœur de lui dire avec qui elle dormait dans la chambre. La jeune fille lâche le morceau et donne le nom de son petit ami. Il va par la suite menacer sa petite sœur d'appeler son petit ami afin qu'il revienne. Mais Dan ne va pas décrocher à l’appel téléphonique.
«Pendant que j'étais absent de la maison, le gendarme est venu chez moi pour vouloir me prendre de force. Il est rentré dans ma chambre. Il a pris mon uniforme du lycée qu'il a confisqué prétextant que j'avais volé chez lui et qu'il fallait que je me présente pour venir m'expliquer. Je suis quand même allé chez lui. Je suis rentrée à la maison. Il a fermé les portes et fenêtres de la maison et il a pris son pistolet automatique, il l'a chargé devant moi. Il a menacé de me tuer. Il m'a menotté et a pris sa matraque avec laquelle il m'a frappé au bas des pieds. Il a ensuite pris la rallonge pour me torturer. Puis à un moment il a pris la paire de ciseaux et a voulu me couper un doigt. En me débattant, je me suis blessé. Après il a demandé à sa sœur de se mettre à « poil ». Tous nus, elle et moi, il nous a traîné dans la cours jusqu'au domicile du préfet en nous filmant », témoigne Dan Nzaou, dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux.
Un témoignage glaçant qui a suscité les indignations dans l’opinion.
(Affaire à suivre)
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