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Mont-Bouët : Un ballet de percepteurs, la valse des taxes, les commerçants n’en peuvent plus !

IMG Le marché Mont-Bouet de Libreville.

À Mont-Bouët, épicentre commercial de Libreville, le quotidien des petits commerçants ressemble à un interminable marathon de survie économique. Dans ce marché vibrant mais chaotique, les petits entrepreneurs, déjà écrasés par la dureté du quotidien, doivent désormais composer avec un ennemi redoutable : l’inflation des taxes et tracasseries administratives. La mairie, les impôts, l'AGASA et autres entités semblent s’être donné pour mission de leur faire regretter d’avoir osé rêver d’une vie meilleure.

 

Un ballet de percepteurs : la valse des taxes

Chaque matin, avant même que le soleil ne se lève, les commerçants de Mont-Bouët reçoivent la visite de leurs « bienfaiteurs » attitrés : agents municipaux, inspecteurs des impôts, brigades de l'AGASA, et même, parfois, de mystérieux collecteurs improvisés. Tous armés de carnets à souche et d’une même rengaine : « C’est pour la taxe ! »

 

Les petits commerçants paient pour tout : l’occupation de l’espace public (qui n’est pourtant qu’un bout de trottoir délabré), la salubrité (malgré des tas d’ordures omniprésents), les autorisations d’activité, les permis de vente... et la liste s’allonge chaque jour. « Si on nous taxait aussi pour respirer l’air pollué de Mont-Bouët, je ne serais pas surpris », ironise une commerçante vendant des légumes.

 

L’AGASA : un inspecteur dans chaque boîte de conserve

Les agents de l’Agence Gabonaise de Sécurité Alimentaire (AGASA) ne sont pas en reste. Habillés comme des justiciers sanitaires, ils parcourent les étals, traquant les étiquettes douteuses ou les dates de péremption floues. Leur passage se solde généralement par une amende salée, qu’un commerçant doit payer pour éviter de voir ses maigres stocks saisis. « On dirait qu'ils pensent qu’on fabrique nos produits nous-mêmes. Mais entre leurs contrôles incessants et les taxes, je me demande pourquoi je me lève encore le matin », se lamente un vendeur d’épices.

 

La mairie : un spectacle sans applaudissements

Si la mairie excelle dans quelque chose, c’est l’art de rendre la vie des commerçants encore plus compliquée. Entre les promesses de réhabilitation du marché qui ne voient jamais le jour et les opérations de déguerpissement à grand renfort de caméras pour la presse, les petits entrepreneurs ont de quoi perdre patience. « Ils nous chassent aujourd’hui, pour nous demander des taxes demain. Si c’est ça leur logique, je préfère encore vendre en forêt », s’exclame un jeune vendeur de friperie.

 

Le mystère des impôts fantômes

Les impôts, eux, sont un véritable casse-tête. Des taxes dont l’origine est aussi floue que l’avenir des commerçants fleurissent sans préavis. « J’ai payé une taxe en janvier, une autre en avril, puis une troisième en août... et pourtant, on me dit que je suis encore en retard ! », s’indigne une commerçante de poissons fumés. Pire encore, certains commerçants affirment qu’après avoir payé en bonne et due forme, ils reçoivent quelques jours plus tard la visite d’un autre collecteur qui réclame la même somme, sans explications.

 

La résilience sous pression

Malgré ces abus, les commerçants de Mont-Bouët continuent de tenir bon. « Si nous partons, qui paiera leurs salaires ? », ironise un vendeur de chaussures d’occasion. La réalité est que ces petits entrepreneurs, bien que marginalisés et exploités, sont le poumon économique de Libreville. Ils financent, bien malgré eux, un système qui les prive de tout sauf de frustration.

 

Un appel à l'action (ou au bon sens ?)

Alors que les commerçants appellent désespérément à une régulation plus équitable et à une simplification des procédures, les autorités préfèrent détourner le regard. Pourtant, il suffirait d’un peu de bon sens : alléger la pression fiscale, instaurer un dialogue constructif, et surtout, mettre fin à l’opacité qui gangrène la gestion de ces fonds.

Mais soyons honnêtes : si le bon sens était monnaie courante, les commerçants de Mont-Bouët ne seraient pas en train de payer pour chaque souffle d’air. En attendant, ils continuent d’avancer, pliant sous le poids des taxes, tout en espérant qu’un jour, le ciel fiscal de Libreville s’éclaircira. Ou du moins, qu’ils ne seront plus les seuls à porter cette charge absurde sur leurs épaules.

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