Pendant que les autorités de la Transition se gargarisent de régler les arriérés de dettes intérieures et extérieures, il se trouve malheureusement que certains membres du gouvernement bloquent les dossiers. Ce qui, évidemment, est de nature à ternir l’image du pays et à remettre en cause la crédibilité des déclarations faites par les autorités à propos de l’apurement des dettes. La preuve, deux entreprises pharmaceutiques basées en France, dont l’une appartient à un Gabonais, font l’amère expérience de la duplicité du ministre du Budget, Charles M’ba.
Par lettre datée du 4 novembre dernier, les deux sociétés pharmaceutiques, exigent du gouvernement gabonais, notamment du ministre du Budget, le paiement de factures relatives à la livraison de 22 conteneurs de médicaments à l’Office Pharmaceutique national (OPN).
Dans cette missive, dont Top Infos Gabon a eu copie, le Dr Thierry Obiang Ndong, PDG de la société CEREPHARM et le Dr Ben Coulibaly, Directeur général de la société OBCO PHARMA SAS, dénoncent le fait qu’en dépit des « multiples démarches, le Trésor public se refuse d’exécuter un avis d’ordonnancement émis le 31 mars 2023 complété par une décision du ministre du Budget et des Comptes publics du 5 avril 2023, portant mise à disposition et autorisant le mandatement de la somme due, et destinée au paiement du marché exécuté. »
Si les services techniques du Budget évoquent « leur incapacité à exécuter le paiement de la créance des entreprises du fait de graves tensions de trésorerie auxquelles était confronté le Trésor public, et des consignes fermes des plus hautes autorités de ne plus payer des créances antérieures à l’exercice budgétaire 2024 sauf décision expresse », les responsables de deux sociétés estiment cette décision surprenante d’autant que la direction de l’OPN les avait informés de la programmation prochaine du paiement de ladite créance.
Suffisant pour que les deux entreprises fustigent une attitude qui fait passer le Gabon pour un Etat qui n’assume pas ses engagements financiers vis-à-vis de ses partenaires.
Le tout, sans se soucier des conséquences désastreuses de cette attitude sur la trésorerie des entreprises et l’avenir des employés. « Avez-vous pensé, un seul instant, aux conséquences et à l’impact de vos décisions sur le fonctionnement voire la survie de nos entreprises ? », interrogent les sociétés pharmaceutiques.
Un dénouement heureux pour bientôt ?
Les responsables d’entreprises osent croire que ce sera le cas après l’audience qu’ils ont eue avec le Premier ministre, Raymond Ndong Sima, le 17 mai dernier. Le Chef du gouvernement, en effet, dans un courrier en date du 28 mai 2024, informait les entreprises de la transmission du dossier au ministre du Budget pour « trouver une solution urgente ».
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