Entamée depuis le mardi 16 juillet, la grève des agents du ministère des Transports n’a toujours pas été levée. La coalition syndicale revendique, entre autres, le paiement de la prime de rendement, l'assouplissement des conditions d'entrée à l'École préparatoire aux carrières administratives (EPCA) pour les agents de la direction générale de la marine marchande et le paiement de la prime Covid à la Sogatra.
La rencontre entre le ministre des Transports et les syndicats qui s’est déroulée hier, jeudi 18 juillet, n'a pas permis de désamorcer la crise. Ce, en dépit des éclaircissements apportés par Dieudonné Loïc Ndinga Moudouma. Sept heures durant, le membre du gouvernement a tenté en vain de trouver des solutions à la crise.
Si les négociations vont se poursuivent entre les différents acteurs, les débats ont néanmoins permis de découvrir l’opacité et les magouilles qui entourent le paiement de la prime de performance au sein du ministère des Transports. A la lecture des états de paiement qui ont été transmis, il apparaît que le ministère aurait payé les primes du 1er, le 2ème et le 4ème trimestre 2023. Ensuite les grévistes et les syndicalistes s'accordent sur le fait que le 1er trimestre 2024 aurait également été payé. Alors une question se pose, où est passé l'argent des primes du 3ème trimestre 2023 ?
Comment les agents ont-ils accepté de percevoir l'argent des primes du 1er, 2ème et 4ème trimestre 2023 et n’ont pas jugé utile de réclamer l'argent du 3e trimestre 2023 aux anciens responsables de ce département ministériel ? Quelle est la destination prise par l’argent ?
Mieux, pourquoi les agents du ministère ont-ils attendu le mois de juillet après le départ de l’ancien directeur du Centre d'édition des documents de transports pour poser cette revendication alors que ce dernier était le véritable ordonnateur du payement des primes ? Pourquoi les agents grévistes n'ont jamais saisi le ministre pour réclamer leur argent ?
Les questions fusent sans que les responsables syndicaux n’apportent de réponses. Bien au contraire, ces derniers donnent l’impression de vouloir protéger les anciens responsables du ministère à l’origine de cette situation. Pire, on découvre que l’actuel ministre avait refusé catégoriquement de signer l'autorisation d'un décaissement de 30 millions au bénéfice du directeur du Centre d'édition de documents de transports dans les états de paiements du 3ème trimestres 2023, objet de la querelle.
Ce refus de signer ce document autorisant le détournement de fonds publics, aurait conduit les autorités de la direction générale des transports terrestres à décaisser en urgence le paiement des primes du 4ème trimestre. Était ce donc, pour camoufler le détournement des fonds du 3ème ?
Une chose est sûre, c'est que cet argent a été bien détourné et que les meneurs de la grève refusent de confondre leur ancien bailleur de fonds, préférant mettre la pression sur le ministre pour couvrir le vol en bande organisé. Quant au ministre il est invité à faire ouvrir une enquête judiciaire pour faire la lumière dans cette affaire et déterminer le niveau d'implication de chacun.
(A suivre)
Votre adresse email ne sera pas publiée. Les champs marqués * sont obligatoires