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Gestion décriée de l’AGASA : quand le Directeur Général étale sa méconnaissance des textes

IMG Directeur général, Dr Jean Delors Biyogue Bi Ntougou.

Les semaines passent mais les carences administratives se succèdent et sont mises en lumière par l’actuel Directeur Général de l’AGASA.Les dernières en date ont pu être constatées le vendredi 25 juillet 2025 aux alentours de 22h sur la chaine de télévision Gabon 1ère pendant l’émission « On est chez vous ».

Une sortie médiatique qui se voulait être explicative a finalement tourné au fiasco et à la mise en lumière d’une véritable méconnaissance des textes administratifs qui fixent les règles de création, d’organisation et de gestion des services de l’Etat.

 

En effet, en voulant justifier ses différentes prises de décisions notamment le Communiqué dénué de tout sens, à charge contre son Directeur Général Adjoint et la note de service donnant l’intérim à un Chef de Service plutôt qu’à son Adjoint, le Directeur Général de l’AGASA a montré à l’ensemble du monde sa méconnaissance profonde du fonctionnement de l’administration.

 

Il a réduit le rôle de  son Directeur Général Adjoint lors de son passage télévisé à celui d’un simple « Assistant » au même titre que les Conseillers du Directeur Général a-t-il conclu. Cette affirmation, contraire à l’esprit des textes met en avant la considération qu’a le Directeur Général de son Adjoint pourtant nommé dans les mêmes formes et conditions que lui.

Que disent les textes ?

La sous-section 1 de la loi n°20/2005 du 3 janvier 2006 fixant les règles de création, d’organisation et de gestion des services de l’Etat, qui traite « DES UNITES DE LA LIGNE HIERARCHIQUE » stipule en son article 12 : « Le sommet stratégique, placé sous l’autorité du directeur général, lequel peut être assisté d’un ou plusieurs adjoints dans les conditions fixées par décret, constitue le niveau supérieur de la direction générale. Le sommet stratégique supervise le travail des unités de la direction générale.

 

À ce titre, il est chargé des tâches de conception, de coordination, d’impulsion, de suivi et de contrôle, en liaison directe avec l’autorité de tutelle ». Cette loi précise clairement les niveaux hiérarchiques dans l’organisation et la gestion des services de l’Etat, et rappelle l’importance et les prérogatives attachées au Directeur Général ainsi qu’aux adjoint qui constituent tous le sommet hiérarchique chargé de superviser le travail.

 

Il n’est fait mention nulle part d’un Chef de Service qui pourrait occasionnellement devenir Superviseur en lieu et place d’un Directeur Général Adjoint. Pour se mettre d’accord sur ce principe, il est important de rappeler au Directeur Général de l’AGASA, qu’un Chef de Service et un Directeur Général Adjoint ne sont pas nommés dans les mêmes formes et conditions.

 

Les Chefs de Services appartiennent au 3ème niveau hiérarchique, correspondant au « Centre opérationnel » conformément aux dispositions de l’article 14 de la loi n°20/2005. Entre le Sommet hiérarchique et le Centre opérationnel, il existe un niveau intermédiaire formé des directeurs. En faisant le choix d’un Chef de Service pour assurer son intérim, le Directeur Général foule du pied la norme hiérarchique au sein de l’administration. Ne pas le reconnaitre relève de l’incompétence et de l’amateurisme.

 

D’autre part, il a affirmé durant son intervention devant tout le Gabon et la terre entière que la création de direction ne relève pas de ses compétences. Pourtant, ce même Directeur Général a créé le 14 mai 2025 par Décision n°000004/MAEDR/AGASA-DG, la Direction QHSE, Audit et RSE. Il a également créé dans cette même décision le Service Technique de suivi des activités des Délégations Provinciales ainsi que le Service Archives, Documentation et Système d’information.

L’article 21 de la loi n°20/2005 du 3 janvier 2006 fixant les règles de création, d’organisation et de gestion des services de l’Etat dispose que : « Les directions générales, les directions, les services sont créés par décret pris en conseil des ministres conformément aux dispositions de la présente loi ».

Il apparait évident que le Directeur Général de l’AGASA viole au quotidien les textes de loi quand ceux-ci l’arrangent. Mais plus grave encore, il n’hésite pas à venir devant les médias pour véhiculer des informations totalement erronées dans l’objectif de faire croire aux plus hautes autorités qu’il respecte les textes en vigueur.

A titre illustratif, la note de service n°000629/MAEDR/SG/DG-AGASA du 11 juillet 2025 portant mutation et affectation des agents de l’AGASA montre clairement la mutation de Monsieur Léonce Ken MAMBOU BAYA au poste de Chef de Service Courrier, Documentation, Digitalisation : Service inexistant dans les statuts de l’AGASA, mais présent dans l’imaginaire du Directeur Général.

S’agissant du plan de carrière des agents de l’AGASA, le Directeur Général a indiqué lors de son passage que cela ne relève pas de ses prérogatives. Tout au long de son intervention, il a réduit le plan de carrière des agents aux cadres dirigeants nommés en Conseil des Ministres.

 

Ce passage montre encore la méconnaissance du Directeur Général sur la notion de plan de carrière. Les agents contactés par nos services tiennent à lui rappeler qu’un plan de carrière ne se limite pas comme il l’a affirmé à la télévision qu’aux cadres dirigeants. Il concerne toutes les catégories socioprofessionnelles de l’AGASA : de l’agent d’exécution, aux cadres en passant par les agents de maitrise, etc. Tout manager aguerri à la chose publique sait qu’il revient aux Ressources Humaines d’élaborer et de mettre en œuvre un plan de carrière afin de permettre aux agents d’évoluer au sein de l’entreprise.

 

A cet effet, les agents sous anonymat s’interrogent sur la passerelle existante qui a permis à la secrétaire du Directeur Général, à l’époque Président du Conseil d’Administration, d’être promue dans la note de service susmentionnée Chef de Bureau d’inspection et de contrôle de l’Aéroport International de Libreville, sachant qu’elle n’est ni inspecteur, ni contrôleur et encore moins assermenté. Une aberration administrative pour un homme qui se dit « procédurier », alors que des Inspecteurs et Contrôleurs Assermentés sont affectés et mutés en qualité de simples agents.

 

Enfin, les agents contactés dénoncent une gestion opaque et chaotique du Directeur Général actuel. Les services ne disposent plus d’encres pour imprimer les agréments et autres documents. Les fournitures de bureaux n’existeraient plus : une première à l’AGASA. Ils se demandent où vont les fonds débloqués régulièrement par les décisions portant régies d’avance… Pourquoi avoir vendu dans la plus grande opacité les véhicules de l’AGASA et venir en conférence de presse en demander de nouveaux ? Où est passé l’argent de cette vente ?

 

Les jours à venir, nous l’espérons, apporteront des réponses claires et concrètes aux nombreuses interrogations et préoccupations des agents qui ne savent plus vers qui se tourner pour se faire entendre.

 

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