Quand vouloir manger tout le gâteau finit par faire sauter le four... À force de danser sur un seul pied, l’Union des Démocrates Bâtisseurs (UDB) risque fort de se tirer un ballet dans le pied et ce, juste avant les élections municipales, législatives et départementales de 2026. Entre luttes intestines, règlements de comptes fratricides et appétits féroces, le jeune parti, né dans l’euphorie post-transition, semble aujourd’hui atteint d’une forme sévère de schizophrénie politique.
Dans le 3ᵉ arrondissement de Libreville, devenu épicentre de cette comédie tragi-politique, le spectacle est affligeant. Éloi Nzondo et Serge Williams Akassaga, deux anciens du PDG reconvertis en rénovateurs, se battent non pas pour un projet politique, mais pour la meilleure place au banquet électoral. À les voir s’écharper pour une tête de liste, on se demande s’il s’agit d’une élection ou d’une mise en scène pour une télé-réalité politique intitulée : “Qui veut bouffer plus que l’autre ?”
La tension est telle que même les “amis” politiques qui veulent fusionner avec l’UDB pour créer un front uni en vue des prochaines élections commencent à y regarder à deux fois. Car comment bâtir une coalition solide avec un partenaire qui se bat déjà contre lui-même ? Un responsable d’un petit parti récemment approché pour une alliance résume la situation avec un sourire jaune : “S’unir à l’UDB, c’est comme monter sur une pirogue trouée avec des gens qui se battent à la pagaie”.
Et pendant que Nzondo et Akassaga comptent les points de leur duel d’ego, d'autres partis plus structurés, plus discrets, mais beaucoup plus malins, avancent leurs pions sur l’échiquier électoral. L’UDB, elle, s’offre le luxe de l’auto-sabordage en pleine campagne de consolidation. On murmure même que certains adversaires politiques n’en espéraient pas tant : “Pourquoi attaquer l’UDB alors qu’elle s’autodétruit si bien ?”
Dans cette ambiance de foire à l’égo, l’enjeu électoral s’est transformé en gâteau de mariage mal partagé. Chacun veut sa part, sa bouchée, voire sa nappe quitte à bousculer les invités, briser la vaisselle et ruiner la fête. Une stratégie suicidaire, surtout lorsqu’on prétend représenter la “génération du renouveau”.
L’analyse d’un observateur avisé : "L’UDB, au lieu de grandir en capitalisant sur l’élan post-Bongo, a préféré se transformer en champ de bataille des recalés du PDG. Elle attire, non pas par sa vision, mais par sa capacité à reproduire les vieux réflexes politiciens que le peuple gabonais croyait révolus. Si elle persiste dans cette voie, ce ne sont pas les électeurs qui la sanctionneront, ce sont ses propres militants, qui finiront par fuir ce Titanic politique."
Le comble ? Ce sont ces mêmes dirigeants querelleurs qui viendront, la main sur le cœur, prêcher l’unité et le patriotisme dans les quartiers populaires. Moralité : à vouloir tout rafler, l’UDB pourrait bien tout perdre. À commencer par le peu de crédibilité qu’elle avait encore auprès d’une jeunesse en quête de sincérité politique.
C'est très bien cerné. Votre analyse est pertinente . Il faut que le parti prenne ses responsabilités en écartant ces pions qui peuvent affaiblir le parti lors de ces élections à venir.
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