Au moment où la Maison Blanche, par l’intermédiaire de son acariâtre locataire, Donald Trump, est lancée dans une chasse sans merci contre les immigrés qu’elle voit partout comme des empêcheurs de vivre en paix dans son pays, a listé récemment le Gabon dans le lot des États devant revoir certaines choses pour l’ôter de sa liste noire, il est des articles de presse du pays qui viennent semer le trouble. Et chercher à conforter l’homme à la crête blonde du Bureau ovale que le Gabon ne fournirait pas beaucoup d’efforts sur la sécurisation de ses documents de voyage ou de séjour.
Mieux, lors de son récent séjour aux USA, dans le cadre du sommet de ce pays avec quatre autres pays africains (Mauritanie, Sénégal, Libéria et Guinée-Bissau), le Gabon, par la voix de son chef d’État, Brice Clotaire Oligui Nguema, a bien précisé que son pays était en train de tout faire dans ce qu’il convient d’appeler des correctifs sur les documents digitalisés délivrés par la Direction générale de la documentation et de l’immigration (DGDI). Autrement dit : tout ce que fait cette administration sensible est sérieux.
Le risque de fraude, voire le combat contre la fraude documentaire dans les services de la DGDI n’a pas droit de cité, notamment depuis que la numérisation y a cours. Même si la perfection n’est pas de ce monde à cause de certains comportements déviants de quelques esprits égarés, il faut reconnaître que cette direction fournit un travail de fourmi et de belle facture sous le sceau de la production et de la délivrance des documents numérisés. Et les quelques correctifs à apporter ne sont autre que cette préférence des responsables de cette administration d’aller toujours de l’avant avec la sécurisation.
Mais voilà que, sur la base d’un reportage diffusé sur le spectre de la télévision nationale (Gabon 1ère) le 24 juillet dernier, suite au démantèlement du réseau des faussaires présumés, sur la base de l’intervention d’un des mis en cause, un certain opprobre est déversé sur la DGDI par des confrères qui relaient cette affaire. Oubliant tous les efforts consentis par cette direction dans sa lutte contre la fraude documentaire digitale surtout.
Bizarre : les attestations scolaires et autres documents d’état-civil ne sont pas délivrés par la DGDI. La personne à qui on a tendu le micro a bien précisé qu’elle aurait « remis 500 000 à une dame du CEDOC » pour lui permettre d’avoir un passeport biométrique. De cette déclaration, ça va dans tous les sens. On est en pleine induction. D’aucuns diront même que cela devient le délire des gratte-papiers, qui ont trouvé matière à scribouiller et à présenter la DGDI comme l’épicentre des machinations du réseau des faussaires interpellés. Car, à lire ces confrères, ces faussaires auraient bénéficié de « la complicité d’agents en poste à la Direction Générale de la Documentation et de l’Immigration (DGDI) ».
Alors que, pour qui connaît les documents, qu’ils soient de voyage (passeport), d’identité (la nouvelle CNIE) ou de séjour (cartes de séjour et visa) délivrés par les services de la DGDI, tous bénéficient d’une sécurité maximale, puisque fabriqués sur la base de la biométrie. C'est cette fiabilité biométrique qui, non seulement fait que les documents issus de cette administration sont beaucoup pris en compte, mais surtout, est une référence en la matière, des services de l’immigration au-delà des frontières gabonaises.
On parle du démantèlement d’un réseau de faux passeports opérant depuis 10 ans, mais on n’a ni les acteurs ni le mode opératoire. Les médias qui relaient l’information ne se sont jamais rapprochés de la DGDI pour en savoir plus. Et pour cause.
Selon nos investigations, ce qu’il faut savoir, c’est que ce passeport dont on parle dans le reportage, il a été effectivement délivré par un réseau qui a été neutralisé par une enquête interne fin 2023 et dont les auteurs sont incarcérés à la prison centrale. En ce qui concerne le réseau de production de faux documents administratifs, son cerveau avait été écroué en 2022 suite à une procédure menée par la DGDI.
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