Après la grève des agents de la mairie de Libreville, l’actuelle mairesse de la commune de Libreville pourrait enregistrer un nouveau mouvement de grève. Cette fois, celui des prestataires dont les factures sont restées, à ce jour, impayées par la mairie de Libreville. Conséquences, ces entreprises, qui ont déjà dû se séparer de plusieurs de leurs employés, pourraient mettre la clé sous le paillasson.
La mairie de Libreville se trouve dans l’incapacité de régler les factures de plusieurs de ses prestataires. Plusieurs de ces entreprises, en quasi banqueroute, du fait de cette situation, avaient été sollicitées pour procéder au ramassage des ordures dans la commune de Libreville et ses agglomérations. Ces entreprises venaient renforcer la société Clean Africa, qui avait du mal à faire face à ses missions après le départ du Gabon d’Averda.
Pourtant, pour ces entreprises, tout se passait bien lorsqu’elles étaient en contrat avec Clean Africa. Sauf qu’en mars 2022, la mairie donne instruction à Clean Africa, afin qu’elle mette fin à ces contrats. Les sociétés sont donc sommées de signer des partenariats directement avec la mairie. Les chefs d’entreprise n’ont pas d’autre choix que de s’exécuter. C’est malheureusement, pour eux, le début de l’enfer.
« Lorsque nous étions affiliées à Clean Africa, nous étions payées régulièrement. Mais depuis la convention avec la mairie, nous enregistrons des retards réguliers des factures », déplore un chef d’entreprise. « Aujourd’hui, face à ces factures impayées et la situation financière catastrophique des entreprises, plusieurs employés ont dû opter pour des départs volontaires. Le pire, c’est que la situation ne cesse de se dégrader, au point que beaucoup d’entreprises envisagent désormais de fermer », rajoute avec désolation notre source.
Mais les chefs d’entreprise, désormais réunis en collectif, ne comptent pas « mourir » sans se faire entendre. Ils projettent d’organiser dans les semaines à venir des manifestations pour fustiger une situation qui n’a que trop duré.
Le collectif a adressé, en outre, plusieurs correspondances aux institutions du pays, dont la Primature, le Haut-commissariat à l’environnement, mais aussi au gouvernorat de l’Estuaire, entité par ailleurs cosignataire de la convention. Mais aussi à la mairie de Libreville pour faire état des situations de ces entreprises dont 5 sont, aujourd’hui, au bord de la faillite.
En début du mois de février, le collectif faisait des pieds et des mains pour obtenir une audience auprès du Premier ministre. C’est dire l’urgence qui prévaut. « J’avais au moins une cinquantaine d’agents dans deux arrondissements. Faute de salaires à temps, beaucoup sont partis. Mais malgré ses mois impayés, nous continuons à travailler. Nous avons laissé un délai de plusieurs jours, et il a pris fin le 22 février dernier », peste un des responsables d’entreprise.
A l’hôtel de ville, aucune autorité n’a voulu se prononcer sur un dossier sensible. Les mêmes responsables indiquent cependant que la somme due à ces entreprises s’élèverait, aujourd’hui, à près de 315 millions de Fcfa. « La mairie a, en ce moment, des problèmes de liquidité. C’est la raison de cette situation », commente un membre du cabinet du maire de Libreville. Question : où vont les recettes collectées chaque jour ?
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