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Accusé de malversation, de surfacturation et de corruption : Santullo lavé à titre posthume !

IMG Quand Ali Bongo inaugurait les chantiers qu’il fut incapable de régler.

En Suisse, on ne juge pas les morts. Encore moins les millions qui voyagent sans passeport. Le 20 août, le Ministère public de la Confédération (MPC) a clos l’affaire Santullo, enterrant avec elle des soupçons de corruption estimés à 730 millions de francs suisses. Verdict : pas de preuves, pas de coupables, juste une avalanche de transactions « complexes ».

 

L’affaire ressemblait pourtant à un polar financier : contrats de gré à gré au Gabon, comptes gelés, soupçons de blanchiment… mais au dernier chapitre, tout s’évapore. La corruption ? « Non confirmée. » Les flux suspects ? « Mal compris. » La justice suisse, réputée chirurgicale, a préféré poser ses gants. Pas assez de coopération judiciaire ? Ou trop de diplomatie ?

 

Un coup d’État et tout s’arrange

Le timing a de quoi faire sourire. Août 2023 : un coup d’État balaie le régime Bongo. Les nouvelles autorités retirent leur plainte et signent un accord avec Sericom. Quelques mois plus tard, les juges helvétiques plient le dossier. Coïncidence ? Certainement. En politique comme en finance, la chance sourit toujours… aux héritiers des bons réseaux.

 

Pour la Suisse, c’est simple : on ferme la boîte, on rend les comptes bancaires et on range les soupçons au placard. Pour le Gabon, c’est plus compliqué. Cette affaire symbolisait les dérives d’un système où les marchés publics ressemblent plus à des loteries qu’à des procédures.

 

 

Décédé en 2018, l’homme d’affaires sort du tribunal helvétique blanchi… sans avoir eu à se défendre. Miracle judiciaire ? Non, juste une démonstration éclatante : en matière de corruption internationale, ce ne sont pas les preuves qui comptent, mais le contexte politique.

 

Le Gabon : le  début des palabres pour Santullo

Dans sa correspondance kilométrique, la veuve Santullo rappelait  que, dès le début de l’année 2015, le Groupement Santullo Sericom Gabon n’a eu de cesse d’attirer l’attention des pouvoirs publics sur les difficultés occasionnées par les défauts de paiement de l’Etat et ses répercussions sur l’avancement des chantiers d’envergure qui lui avaient été confiés.

 

Sauf que l’Etat gabonais va observer le silence devant les interpellations du groupe Santullo. Conséquence, dans une lettre datant du 06 juin 2015, le magnat du BTP va annoncer à Ali Bongo Ondimba être contraint d’arrêter les travaux et saisir les instances internationales en vue de recouvrer sa créance. S’ouvre alors une guerre judiciaire terrible, qui va, souligne Karen Santullo, amener la Cour d’arbitrage de Paris à saisir l’immeuble situé 49 et 51 rue de l’Université à Paris acheté en 2010 par l’Etat gabonais pour 100 millions d’euros et pour lequel au moins 25 millions d’euros de travaux ont été réalisés. Une saisine qui vise à garantir la dette du groupe Santullo.

 

C’est un véritable coup dur pour Ali Bongo Ondimba, puisqu’indique la veuve : « Selon la justice française, vous, Président Ali Bongo Ondimba, avez des intérêts personnels dans cet hôtel particulier utilisé ‘’à des fins privées’’. Voilà comment un litige commercial se transforme en affaire privée ».

 

Ali déclenche l’opération Mamba pour anéantir la procédure

 

Karen est convaincue que cette opération ne visait qu’à monter un dossier consistant à présenter le groupe Santullo Sericom Gabon comme une association des corrupteurs. « La Cour d’appel de Paris relève que le rapport de l’Agence Nationale d’Investigation Financière (ANIF), du 17 mai 2017, mentionne des versements de sommes d’argent sur le compte de Magloire Ngambia ouvert auprès de la banque BGFI pour un montant total de 4 milliards 183 millions de Fcfa, dont il n’a jamais été prétendu qu’ils avaient un lien avec notre Société. Plus loin, la Cour d’appel relève que le Groupement Santullo Sericom Gabon reçoit des paiements du Trésor public et effectue des retraits en espèces importants. L’ANIF avait, pourtant, indiqué ne relever aucun lien entre Monsieur Magloire Ngambia et le Groupement Santullo Sericom Gabon. De plus, les règlements en espèces sont normaux et légitimes pour rémunérer les centaines de personnes affectées aux travaux et gérer les chantiers situés en province ».

 

 Et de poursuivre : « La Cour d’appel de Paris se fait abuser, en décelant un indice de corruption dans ces mouvements, alors qu’aucun lien ne peut, raisonnablement et objectivement, être fait entre les versements sur le compte BGFI et le Groupement Santullo Sericom Gabon ».

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