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Politique

Union nationale : Owono Nguema fait ses bagages et s’en va sans dire pourquoi

IMG Jean Christophe Owono Nguema quitte l'Union nationale.

Il était une fois un homme politique. Il croyait à l’alternance, à la morale en politique, à l’éthique de conviction. Puis le calendrier électoral est arrivé. Et tout s’est envolé. Ce 22 mai 2025, Jean Christophe Owono Nguema, ancien sénateur, actuel Délégué spécial de la commune d’Oyem, a décidé de claquer la porte de l’Union nationale (UN). Claquer ? Disons plutôt refermer doucement derrière lui, comme on quitte une pièce en feu avec l’air de celui qui allait chercher de l’eau, mais ne revient jamais.

 

Le syndrome de la bouée présidentielle

Il faut dire que l’opposition gabonaise, c’est un peu comme un vieux bus sans moteur : on y monte par conviction, on en descend par ambition. Et Jean Christophe Owono Nguema ne déroge pas à la règle. Officiellement, il part sans dire pourquoi. Officieusement, tout le monde a compris : quand le train du pouvoir siffle, même les vieux compagnons de l'opposition retrouvent miraculeusement l’ouïe.

Le décor est posé : un pays en transition, un président populaire, une rumeur persistante sur la création d’un nouveau parti présidentiel. Coïncidence ? C’est ce qu’on dit toujours avant de sortir un tee-shirt floqué aux nouvelles couleurs.

 

Les partis traditionnels coulent, mais certains nagent mieux

Depuis plusieurs mois, les partis dits « traditionnels » sont en chute libre. Le PDG perd ses généraux, l’UN ses colonels. Ce ne sont plus des partis, ce sont des débris d’institutions. On assiste à une migration politique massive : les rats quittent les navires qu’ils ont eux-mêmes rongés.

Mais attention, Jean Christophe Owono Nguema n’est pas un rat. Non, c’est un stratège. Un homme qui connaît les vents. Il sent que le pouvoir change de rive, alors il change de barque. Quitter l’UN aujourd’hui, c’est comme enlever sa vieille vareuse de l’opposition pour enfiler, discretos, la tunique d’un futur parti présidentiel.

 

Le timing : un chef-d’œuvre de cynisme

À quelques mois des élections législatives, sénatoriales et locales, ce départ n’a rien d’un hasard. C’est un calcul. Froid. Lucide. Chirurgical. L’homme sait que l’UN n’a plus de moteur, et que ceux qui veulent siéger demain doivent déjà frapper à la porte du futur.

Et quel avenir plus prometteur qu’un parti tout neuf, encore vierge de scandales, porté par l’aura du général-président ? Un parti où l’on pourra tout recommencer, y compris les mêmes erreurs, mais avec de nouveaux slogans.

 

Le peuple ? Spectateur résigné d’un théâtre sans fin

Et les citoyens dans tout ça ? Ils regardent. Ils soupirent. Ils savent. Ils ne sont plus dupes. Ils ont compris que pour certains politiciens, l’engagement n’est qu’un prétexte, et la fidélité, une variable d’ajustement. Jean Christophe Owono Nguema dit qu’il parlera bientôt. Mais il n’a peut-être plus besoin de parler. Son silence hurle déjà : "je me positionne".

Et c’est là toute la beauté tragique de la politique gabonaise : ce n’est pas une question de convictions, c’est une question de place. Et comme il n’y en a pas pour tout le monde, il faut courir, sauter, trahir, se renier mais toujours avec le sourire, et si possible un poste à la clé.

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