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Umaro Sissoco Embaló, Evariste Ndayishimiye, Emmanuel Macron… Les chefs d’Etats félicitent leur homologue Oligui Nguema pour cette brillante victoire

IMG Le président burundais Evariste Ndayishimiye a félicité la victoire de Brice Clotaire Oligui Nguema.

Les tambours ont battu, les micros ont craché, les urnes ont parlé : Brice Clotaire Oligui Nguema a été déclaré vainqueur de l’élection présidentielle gabonaise. Une victoire nette, sans bavure ni débat, si ce n’est quelques murmures étouffés dans les couloirs de la démocratie tropicalisée. Le Général-président, qui assurait déjà la Transition depuis août 2023, vient donc de franchir le dernier obstacle symbolique : celui des urnes, soigneusement organisées, surveillées, et, il faut bien le dire, respectées... à distance.

Une élection ? Non, une confirmation

 

Les électeurs ou du moins ceux qui se sont déplacés malgré une météo politique nuageuse ont reconduit Oligui Nguema pour sept années de mandat. Sept. Un chiffre mystique, biblique même, qui évoque la patience, la plénitude, voire la résignation. Selon les chiffres provisoires du ministère de l’Intérieur, le taux de participation se situerait autour de 57 %, un score tout à fait honorable pour une population qui avait déjà compris, depuis longtemps, que le bulletin de vote n’était qu’une formalité administrative.

C’est donc sans surprise, mais avec beaucoup de solennité, qu’Hermann Immongault, ministre de l’Intérieur et maître de cérémonie électorale, a annoncé la victoire du président sortant. Avec un sérieux quasi militaire, il a félicité les électeurs pour leur maturité, leur discipline, et leur silence... si précieux dans un contexte où l’agitation est souvent perçue comme subversive.

 

Félicitations internationales : la diplomatie du réflexe

À peine les résultats proclamés, les téléphones ont sonné dans les chancelleries africaines et européennes. Umaro Sissoco Embaló, président de la Guinée-Bissau, a félicité "son jeune frère", en saluant "un patriote et panafricaniste engagé". En clair : un homme du sérail, formé à l’école des casernes africaines et suffisamment stable pour ne pas renverser la table ou du moins pas celle de la sous-région.

Le président burundais Evariste Ndayishimiye a salué "une victoire écrasante", ce qui pourrait faire sourire si l’on osait une lecture plus cynique. Emmanuel Macron, jamais en retard d’un appel stratégique, aurait, selon une source à la présidence gabonaise, passé un coup de fil de félicitations. Il faut dire qu’à Paris, les relations avec Libreville ont le goût d’un vieux vin : parfois acide, mais toujours servi en temps de crise.

 

Et l’opposition ? Merci, au revoir.

Sur les bancs clairsemés de l’opposition, le silence s’est installé comme une évidence. Quelques figures, plus lucides que téméraires, ont préféré la dignité du silence à l’humiliation du contentieux. Stéphane Germain Iloko Boussengui a cependant pris la parole pour reconnaître la victoire "nette, indiscutable et sans équivoque" de son adversaire. Un ton grave, presque sacerdotal, qui sentait moins la conviction que la résignation propre à ceux qui savent lire entre les lignes des bulletins… et des baïonnettes.

 

De la transition à la stabilisation contrôlée

Il faut dire que Brice Oligui Nguema n’est pas arrivé là par hasard. Après le coup d’État d’août 2023, mené en toute sobriété contre un pouvoir en bout de souffle, il a su se forger une image de rénovateur. Le "bâtisseur", comme l’appellent ses partisans, a promis des réformes institutionnelles, une lutte acharnée contre la corruption, et un renouvellement de la classe politique. En réalité, beaucoup d’anciens visages sont toujours là, simplement recyclés dans un narratif plus moderne.

Le Conseil pour la Transition et la Restauration des Institutions (CTRI) a été le bras armé de cette nouvelle ère. Mais cette transition, prévue comme temporaire, s’est muée en véritable régime, avec un vernis électoral désormais validé par l’intérieur… et toléré par l’extérieur.

 

Et maintenant ?

Le Gabon se dirige vers une "nouvelle république". Les attentes sont nombreuses : amélioration des conditions de vie, justice sociale, relance économique. Mais les défis restent colossaux, dans un pays où l’administration est lente, la jeunesse méfiante, et les ressources souvent captives de circuits opaques.

Brice Oligui Nguema a désormais les coudées franches. Sept ans pour réformer, ou au moins essayer. Sept ans pour convaincre, ou pour gérer les désillusions. Sept ans pour prouver que cette élection n’était pas une fin en soi, mais un début de quelque chose de nouveau. Ou bien, comme souvent dans nos républiques d’opéra, un simple chapitre de plus dans le grand roman de la stabilité par défaut.

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