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Economie

Travaux inachevés du basin versant de Terre Nouvelle : Auditionné par les Contre-ingérences, le DG de Sogea-Satom passe aux aveux

IMG La société française épinglée dans de graves malversations financières au Gabon.

Décidément la surfacturation, la concussion et la corruption ne semblent pas avoir des limites au Gabon. Notamment chez les entreprises françaises du BTP, n’en déplaise à l’ambassadeur de France au Gabon, Alexis Lameck. Lequel est considéré par de nombreux Gabonais comme le grand défenseur des pratiques mafieuses des sociétés de son pays installées sur notre sol. 

 

Sobea-Satom et le scandale du bassin-versant de Terre-Nouvelle

Cet étrange diplomate et les responsables de la société Sobea-Satom ont tout mis en œuvre pour étouffer le scandale des malversations financières, des surfacturations et des contrefaçons sur le chantier du bassin versant du quartier  Terre –Nouvelle à Libreville.

  

Les aveux de Denis Virgile, directeur général de Sogea-Satom

Le 09 juin 2020, à 11 heures 30 minutes, les agents de la Direction générale des Contre-ingérences et de la sécurité militaire (communément appelée B2) reçoivent, pour audition, un suspect pas comme les autres. Il s’agit en effet, pour les enquêteurs, d’auditionner, ce jour-là, un certain Denis Virgile. L’homme d’affaires français, à la tête du groupe Sogea-Satom au Gabon, est invité à répondre de la gestion, par l’entreprise qu’il dirige, du marché lié à la construction d’un bassin-versant devant canaliser l’écoulement des eaux pluviales au quartier Terre Nouvelle. Depuis près de 3 ans, le chantier est à l’arrêt. Au grand dam des populations habitant le quartier Terre-Nouvelle et l’agglomération des PK 6, 7, 8, qui, à chaque pluie, voient leurs maisons s’inonder.

 

Alertés par cette situation, les responsables de la Task-Force vont immédiatement, bloquer la suite du projet, afin d’y voir clair. Lors de leurs investigations, ils découvriront que l’entreprise Sogea-Satom s’est fait rémunérer à hauteur de 1 milliard 651 millions 640 mille 400 Fcfa pour les frais de prolongation de délais du chantier. Ce, alors qu’aucune disposition n’indiquait cela dans le contrat signé entre l’Etat gabonais et la société française. « Cette disposition n’est prévue nulle part dans le contrat », va indiquer Denis Virgile dans le procès-verbal d’audition établi par la direction générale des contre-ingérences et de la sécurité militaire (DGCISM).  

 

Le directeur général de Sogea-Satom va reconnaître, lors de la même  enquête, qu’il y a bel et bien eu des surfacturations. La belle affaire ! Dans un pays normal, Denis Virgile et ses complices auraient immédiatement été placés sous mandat de dépôt par un juge. Mais, il y a mieux (ou pire, c’est selon).

 

Des moustiquaires imprégnées à 55 mille Fcfa l’unité

Dans le contrat de construction du bassin-versant, la Banque africaine de Développement (BAD), en sa qualité de bailleur de fonds, avait inséré un volet humanitaire, à savoir, la livraison, par Sogea-Satom, de 8000 moustiquaires imprégnées aux populations impactées par les travaux. Et là encore, l’entreprise française va faire très fort. Non seulement les moustiquaires commandées ne seront jamais offertes aux bénéficiaires, mais en plus le montant de la facture produite par Sogea-Satom sera tout simplement ahurissant. Ainsi,  le prix d’une moustiquaire version Sogea-Satom sera de 55.000 F.CFA, alors que sur le marché elle coûte au maximum 7.650 F.CFA. « Le prix a été basé sur un sous-détail de prix transmis à l’administration. Mais au vu des éléments de comparaison qui m’ont été présentés et que je ne conteste pas, le prix est élevé », a sobrement reconnu le Directeur général de Sogea-Satom devant les limiers du B2.

 

Questions : comment après toutes ces révélations et le travail d’audit mené par la Taskforce, les dirigeants de la société Sogea-Satom n’ont jamais été inquiétés ? Comment expliquer que cette société française continue de bénéficier des marchés publics ?

 

Trafic d’influence, lobbying malfaisant, mensonges, cabale contre la Taskforce… La diplomatie française était et est toujours à la manœuvre pour couvrir des délinquants. Vous avez dit « sentiment anti-français en Afrique » ?

 

(Affaire à suivre)

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