L’affaire Comilog pourrait bien se transformer en un remake gabonais de "La Guerre des Étoiles", où la transparence et la collégialité sont les héros tragiques, et où la direction de Comilog joue à cache-cache avec la réalité. Tout a commencé lorsque Joscelain Lebama, secrétaire général du STRIMM, a annoncé qu’il boycotterait la réunion informelle organisée avec le comité de direction gabonais. Une réunion "informelle", vous avez bien entendu. Pas de cravate, pas de powerpoint, juste une table ronde improvisée pour discuter des conditions de travail des mineurs. Qui a dit que le sérieux ne pouvait pas se cacher sous un joli manteau de convivialité ?
M. Lebama, véritable champion de la rigueur syndicale, a poliment rejeté l’invitation, arguant que "l’informel" n’a jamais mené à des négociations sérieuses. Une déclaration qui fait évidemment sourire la direction de Comilog, qui, manifestement, pensait que les travailleurs accepteraient volontiers de discuter de leurs droits autour d'un cocktail, à la manière des réceptions diplomatiques. Mais non. La transparence et la collégialité, chers amis, ne se déguisent pas en réunions sans agenda et sans promesses claires.
"Pas de structure, pas de négociation", a martelé M. Lebama, comme si l’absence de plan ne pouvait être que le pire crime de l’univers syndical. C’est que, vous le savez, pour les syndicalistes, le désordre et l’improvisation sont les ennemis jurés de toute avancée sociale. M. Lebama semble croire que les revendications des travailleurs méritent un peu plus qu’une discussion en mode "désolé, on n’a pas le temps pour un vrai cadre, mais on peut toujours papoter". Et c’est bien là tout le problème : avec Comilog, les travailleurs risquent de finir comme des figurants dans une série sans scénario, ou pire, dans une version comique de "La Grande Réunion".
Le STRIMM, fidèle à sa philosophie (lire : "Nous ne négocions pas avec des biscuits"), insiste sur la nécessité de tenir des discussions dans un cadre structuré, afin que chaque mot prononcé ait le poids qu’il mérite. Car après tout, pourquoi aborder des sujets aussi cruciaux que les conditions de travail ou les droits des travailleurs comme si l'on parlait du menu du dîner de ce soir ?
Mais au fond, n'est-ce pas là le génie de Comilog ? Dans un monde où tout est compliqué, où les conflits sociaux s’entrelacent avec les enjeux économiques mondiaux, pourquoi ne pas tout simplifier à l’extrême ? Une réunion informelle, sans programme, sans objectifs clairs – que demander de plus ? Un petit jeu de société pour égayer la soirée ?
En attendant, le STRIMM persiste et signe. Le mouvement de grève n'est toujours pas enterré, et les travailleurs sont invités à garder leurs pancartes bien prêtes. Car, apparemment, le seul cadre qui reste, c’est celui des piquets de grève. Et là, la direction de Comilog aura beau improviser, elle n’échappera pas à la gronde des travailleurs. Parce qu’à un moment donné, même l’informel doit faire face à une réalité qui ne peut être nié : les mineurs, eux, ne jouent pas à un jeu de rôle.
Alors, à quand une vraie réunion ? Peut-être lorsque la direction de Comilog aura enfin trouvé le courage de remplacer l’informel par l’essentiel. En attendant, le seul "cadre structuré" à espérer sera celui… du piquet de grève.
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