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Les confidences de Melégué Traoré sur la coopération russo-africaine : « La Russie n’est pas un «bienfaiteur» désintéressé… »

IMG Le diplomate Mélégué Traoré.

Interrogé sur les relations actuelles entre son pays le Burkina Faso et la Russie, le diplomate Mélégué Traoré a procédé à une analyse en trois points. Celui qui a été ambassadeur en Russie de 1993 à 1995 a d’abord constaté une coopération militaire et celle sécuritaire à outrance. « Vous payez nos armes et vous louez nos sociétés privées à 10 000 euros par jour et par soldat ». En substance, c’est la sève de la coopération russe envers les pays africains : le profit de la guerre et la nécessité de se sécuriser. La Russie n’est donc pas un «bienfaiteur» désintéressé, mais un « partenaire exigeant», indique-t-il.

 

Non sans rajouter que : «  moi j’ai été ambassadeur en Russie. Tous ceux qui parlent de la Russie, ne connaissent rien de la Russie. Les Russes sont bons dans certains domaines et moins bons dans d’autres. En tout cas en ce qui concerne la coopération économique, c’est eux mêmes qui nous disent d’aller voir les occidentaux. Donc on ne peut pas dire que le Burkina va rompre avec la France. Les gens parlent des choses qu’ils ne maîtrisent pas…. »

 

L’ancien ministre chargé des Enseignements secondaires, supérieur et de la Recherche scientifique a dévoilé que s’il est une évidence que les pays africains peuvent profiter d’une ‘’expertise’’ russe en matière de sécurisation de leurs territoires, les relations ne peuvent plus aller plus loin. En clair, Moscou s’abstient  de toute coopération économique. Pour les projets de développement, elle renvoie aux bailleurs occidentaux ou aux institutions internationales. Ce qui oblige les Etats africains à maintenir un équilibre entre partenaires pour ne pas tomber dans le piège d’un isolement diplomatique.  

 

Aujourd'hui, poursuit-il, c'est clair que la Russie n'a rien à foutre de la situation sécuritaire au Sahel. Tout ce qui l'intéresse c'est de profiter à vendre ses mercenaires pour sécuriser nos militaires au pouvoir.

 

Le président de l'assemblée nationale du Burkina Faso de 1997 à 2002, pense qu’il est nécessaire pour les Etats africains, notamment les pays de l’AES, de se conformer aux bonnes règles diplomatiques. « C’est le calme, la modération et la courtoisie. Dès lors que vous quittez ces sphères, vous êtes d’office « perdant ».

 

Maurice Traoré a profité pour inviter les pays africains à travailler à diversifier les partenaires et surtout à chercher à mieux connaitre la Russie pour des discussions qui évitent des choix hatifs et compromettants pour leur avenir. «La plupart de ceux qui parlent de la Russie n’y ont jamais mis les pieds». Une telle méconnaissance peut conduire à surévaluer les promesses russes et à sous estimer les conditions et les coûts réels de la coopération.

 

 

 

 

 

 

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