Le gouvernement vient d’essuyer une première déculottée. Les articles 5 et 7 de la loi de finance rectificative projetant l’instauration d’une taxe sur les retraits supérieurs à un million de Fcfa (dont le taux est fixé à 2%) viennent d’être rejetés en première lecture à l’Assemblée nationale. Le gouvernement représenté par le ministre de l’Economie, Jean Marie Ogandaga, n’a pu convaincre les honorables député de l’intérêt de cette loi pour renflouer les caisses de l’Etat mis en mal par la crise sanitaire.
Et comme un malheur ne vient jamais seul, Serge Maurice Mabiala a dans une tribune libre publiée, le mardi 23 juin dernier, fait la démonstration que cette taxe sortie des entrailles du gouvernement n’était ni plus ni moins qu’un "braconnage fiscal" visant à davantage précariser les ménages gabonais. Le député de la commune de Mouila note à cet effet que La « taxe sur les retraits » apparaît donc tout bien considéré, comme un prélèvement opportuniste aux relents punitif et discriminatoire. Car, poursuit-il, l’effort de solidarité sollicité charge une catégorie bien précise de redevables ; les ménages bancarisés.
Autrement dit, cette taxe va épargner les opérateurs du secteur informel qui vont davantage préférés la thésaurisation de leurs avoirs et les grandes entreprises qui elles vont privilégier les règlements par chèques ou par virement afin d’éviter les paiements en espèces. Dans un soucis de transparence, le député met au défis le ministre de l'Economie, Jean Marie Ogandaga, de mener et de publier une étude sur la question pour éclairer les lanternes. On peut toujours attendre.
Ce qui fait dire, à nouveau au député de Mouila, que cette nouvelle taxe apparaît nettement comme une intolérable atteinte au droit de chacun à disposer librement de ses avoirs et préfigure une insidieuse et perfide atteinte au droit de propriété. Elle oblitère la liberté de chacun à jouir du fruit de son travail, de son mérite et de son talent… Mabiala rappelle en outre au régime le sens et but de la gouvernance : la recherche permanente d’apaisement. C’est-à-dire créer les conditions d’une coexistence harmonieuse des intérêts diffus sinon dissidents. Or, note t-il, la Taxe sur les retraits n’apaise pas, tant s’en faut. Elle s’apparente à un braconnage fiscal, une plaisanterie de mauvais goût, au ridicule sans concurrent…
Acculé , le ministre de l’Economie n’a pas eu d’autres choix que de revoir sa copie en proposant une imposition de 2% sur les montant à partir de 5 millions de Fcfa.
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