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Conseil des Ministres de la Ve République : le peuple attend des actes forts !

IMG Un Conseil des ministres et de nombreuses attentes.

Ce jeudi 8 mai, à 10 heures tapantes, ils vont tous s’asseoir autour de la grande table en acajou du palais présidentiel, face au Général-président Brice Clotaire Oligui Nguema. Costume impeccable, mine grave, cahiers neufs. Ce sera le tout premier Conseil des ministres du gouvernement de la Ve République. Un rendez-vous qualifié d’historique. Très bien. Mais historique pour qui ? Pour eux ou pour nous ?

 

Car pendant que le gouvernement discute au frais du marbre, les Gabonais, eux, attendent au bord du gouffre : dans les quartiers, les routes sont des cratères ; dans les maisons, le frigo est un musée de l’espoir ; dans les écoles, l’apprentissage s’écrit à la craie sur des murs fissurés ; et à l’hôpital, on soigne encore les fractures à l’eau bénite.

 

Un exécutif rajeuni ? Non. Un peuple vieilli par la souffrance.

On nous a promis un gouvernement de rupture. Résultat : un cocktail de têtes bien pleines et de têtes bien connues, avec un soupçon de recyclage discret. Le président veut de la vitesse ? Très bien. Mais à quoi sert un bolide si la route nationale est une piste lunaire ? À quoi sert un gouvernement de 30 ministres si, dans les marchés, les mères de famille négocient des arêtes de poisson comme des bijoux rares ?

 

Le peuple n’est pas dupe. Il connaît la chanson : nouveau régime, mêmes rengaines. Et pourtant, l’attente est immense. Immense comme les retards de salaire. Immense comme les trous dans les CV des jeunes. Immense comme le fossé entre la capitale et les communes rurales, que l'on visite une fois tous les cinq ans, pour distribuer du riz et des promesses.

 

SMIG, éducation, santé, décentralisation : les vraies urgences ne siègent pas au palais

 

Le SMIG ? On parle de le revaloriser. Traduction : on pense sérieusement à envisager éventuellement une hypothèse de débat sur une revalorisation possible. Sauf que pendant ce temps, les fonctionnaires attendent leurs actes de nomination depuis deux décennies, les jeunes diplômés vieillissent dans les salons, et les communes mendient leur autonomie comme des mendiants au feu rouge.

 

Et l’école ? Elle survit. Entre grèves, bancs cassés, enseignants non payés, et élèves entassés comme des sardines philosophiques. Pendant qu’on parle de numérisation, les tableaux sont encore en ardoise. Et la santé ? Quand ce ne sont pas les moustiques qui tuent, c’est le manque d’aspirine dans les dispensaires. Mais rassurez-vous : on a nommé un ministre pour chaque secteur. Le pays peut dormir tranquille.

 

Premier Conseil, dernier espoir ?

Alors oui, ce premier Conseil des ministres est crucial. Mais pas pour leurs carrières. Pour notre dignité collective. Les Gabonais n’attendent pas des discours-fleuves, mais des actes simples : des routes carrossables, des écoles debout, des hôpitaux qui soignent, des salaires qui tombent, un SMIG qui nourrit, des jeunes qui bossent, des communes qui respirent.

Car si ce Conseil ne débouche que sur des vœux pieux et des effets d’annonce, il n’aura servi qu’à meubler l’illusion. Et alors, le peuple, ce peuple qu’on dit souverain mais qu’on traite comme une variable d’ajustement, retournera à son quotidien de débrouille, la rage au ventre, le rire amer, et la République... continuera de faire des réformes comme on repeint une ruine : en ignorant les fondations. La République est peut-être nouvelle, mais les Gabonais, eux, veulent une vie normale.

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