Séquestration de la dépouille de leur bébé à Jeanne Ebori : Démunis financièrement, ils abandonnent le corps de leur enfant

La dépouille du bébé a été abandonné par les parents à Jeanne Ebori.

Par WKN

Trois mois déjà que le corps du bébé, Wilfrid Mondjo, est retenu au Centre hospitalier universitaire mère et enfant Jeanne Ebori. Le cadavre de ce nourrisson, âgé seulement d’un mois, a été retenu à la morgue de cet hôpital pour facture impayée, le lundi 21 mars 2022. Le jeune couple, parents du nourrisson, n'a pas eu d'autre choix que d'abandonner la dépouille à Jeanne Ebori dans la mesure où il ne dispose pas d'argent pour payer la facture imposée par la structure hospitalière. Un problème qui est, d'ailleurs, à l'origine de la séparation du jeune couple. La fille a décidé d'abandonner son compagnon qu'elle accuse de n'avoir rien fait pour délivrer la dépouille de leur enfant.

Une semaine après le décès du bébé, embarrassé et ne disposant pas de moyens financiers pour délivrer le corps de son enfant, Wilfrid Mondjo, avait lancé via une interview accordée au média en ligne Top Infos Gabon, un appel à l’aide aux autorités du pays, notamment la Cheffe du gouvernement, Rose Christiane Ossouka Raponda. Mais ni elle, ni les membres de son gouvernement, encore moins un cadre de l'administration du pays n'a daigné répondre au cri de détresse de ce jeune compatriote endeuillé qui ne réclamait que 600 000 Fcfa pour récupérer la dépouille de l'enfant qu'il comptait enterrer par la suite. Un silence qui en dit long sur le niveau de cynisme de ce gouvernement et de la direction de cet établissement hospitalier.

Trois mois après, la situation n'a pas bougé d'un seul iota. Au contraire, le jeune couple s'est séparé. Chacun vivant désormais de son côté, ils remettent le sort de la dépouille de leur enfant entre les mains de Dieu.

Rappel des faits

Le bébé avait été évacué à l'hôpital Jeanne Ebori un mois après sa naissance au Centre hospitalier universitaire de Libreville. Le lundi 21 mars 2022, le nourrisson rend l'âme et le corps est retenu par la direction de l'hôpital pour facture impayée. « La facture était arrêtée à 700 mille Fcfa. Mais une réduction nous a été faite. Ce qui fait que nous sommes présentement à 500 mille Fcfa. Je suis sans emploi. Les sous que j'avais prévus ont été dépensés pour l'accouchement. Je n'ai aucun soutien », avait relaté le père du bébé.

Devant cette exigence de l'hôpital, les parents du nourrisson se trouvent impuissants, d'autant que les deux sont sans emploi. Le père, sans qualification, exerce en qualité d'aide maçon. Mais ce dernier indiquait avoir épuisé toutes ses petites économies pour l'achat des médicaments.