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Scandale financier dans le secteur pétrolier : Comment la société pétrolière Punj Lloyd Upstream Limited a floué l’Etat gabonais

IMG Les impôts ont été floués.


C’est plus d’un milliard de Fcfa que l’Etat gabonais a perdu au titre des taxes des impôts que devrait payer la société pétrolière Punj Lloyd Upstream Limited. La société indienne, alors qu’elle a engrangé plus de 3 milliards de Fcfa de bénéfice, a mis la clef sous le paillasson et quitté le Gabon en catimini. Enquête.

 

Un scandale qui dévoile le niveau d’incurie et de légèreté avec lequel le Gabon est dirigé. De quoi est-il question ? Punj Lloyd Upstream Limited est une société pétrolière indienne spécialisée dans l’exploitation du pétrole et du gaz à terre et en mer. De 2014 à 2021, cette société pétrolière, dirigée par Kumar Manoj, obtient un marché de sous-traitance pétrolière sur le site de Bifoun.

 

Plus de deux ans durant (2012-2014), l’entreprise sous-traitante d’Oil India Limited travaille sans relâche sur le site de Bifoun. La société engrange, d’après de nombreuses sources aux impôts, des bénéfices à hauteur de 3 milliards 236 millions de Fcfa. Par conséquent, ladite société devrait reverser aux impôts près d’1 milliard 755 millions 964 mille Fcfa. Sauf que l’administration que dirige, aujourd’hui, Gabin Otha-Ndoumba, ne verra jamais cet argent. Pour cause, la société va, après avoir engrangé autant d’argent, être mise en sommeil, le 30 septembre 2014, avant de quitter le Gabon dans des conditions totalement opaques.

 

Les dettes à la CNSS, à la CNAMGS et aux douanes ne seront pas elles aussi soldées.  Kumar Manoj, le Directeur général de cette société, est désormais introuvable. C’est la panique aux impôts ! L’affaire fait scandale, d’autant plus que, le 04 août 2014, le chef du Centre des impôts de Libreville Nord avait accordé un assujettissement de la TVA à ladite entreprise, tout en lui rappelant qu’elle était attendue d’ici au 20 septembre de la même année pour sa déclaration et le paiement de sa TVA.

 

Les services judiciaires ouvrent une enquête

 

Près de trois ans après, l’administration des impôts se rend finalement compte qu’elle a été flouée. La Direction des affaires économiques et financières de la Police nationale est saisie. Les services de la répression des fraudes de cette unité de police ouvrent immédiatement une enquête à la fois à l’encontre de Punj Lloyd Upstream Limited et de la société Oil India Limited. Le Procureur de la République demande, immédiatement, aux administrations concernées de fournir les informations relatives à la situation fiscale desdites sociétés de 2012 à 2014. Le Procureur demande également les informations sur les taxes non-payées par la société Punj Lloyd Upstream Limited durant la même période.

 

Curieusement, alors que l’enquête ouverte au Gabon contre la société indienne n’a pas encore rendu ses conclusions, certains cadres de cette entreprise se retrouvent désormais à la tête de la société OGD qui opère dans le secteur de l’exploitation pétrolière et laquelle a, soudainement, obtenu à nouveau un marché avec Oil India Limited.

 

Le DG d’OGD, Shaleen Sharma, se vante d’ailleurs d’avoir été un des cerveaux de Punj Lloyd Upstream Limited. Sauf que ce dernier n’est ni arrêté, ni auditionné pour son rôle joué dans les fraudes dans son ancienne compagnie. Pire, alors que de sérieux doutes sont soulevés sur la situation juridique de la société OGD SARL dont il est le gérant, cette société  va obtenir un contrat de la gestion du projet forage du puits de pétrole de Bifoun 3. Et cela, alors que des sociétés de forage légalement constituées ayant soumissionné au même appel d’offres sont recalées. Pour bon nombre de sources, il n’y a pas de doute, il y a des liens occultes entre la direction d’Oil India et les anciens responsables indiens de Punj Lloyd Upstream Limited. « Sinon, comment ont-ils fait pour obtenir ce marché sans disposer d’une société en terre gabonaise ? Comment ont-ils fait pour participer à l'appel d'offres ? », s’interrogent plusieurs sources dans le secteur pétrolier.

 

(Affaire à suivre…)

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