La politique gabonaise n’en finit plus d’offrir des feuilletons palpitants, et le dernier en date met en scène un scénario digne d’un vaudeville électoral. D’un côté, Michel Ongoundou Loundah, candidat déclaré à la présidentielle du 12 avril 2025, de l’autre, Persis Lionel Essono Ondo et François Ndong Obiang, les grands inquisiteurs du parti Réagir, prêts à brandir l’épée de la discipline contre un homme qui refuse de se soumettre à leur jeu.
Une convocation qui ne fait pas recette
Dimanche 9 mars, la Commission nationale d’organisation et de coordination des élections et du référendum (CNOCER) a tranché : Michel Ongoundou Loundah ne sera pas candidat. Motif ? Il aurait oublié de passer par la case "validation du parti". Une décision basée sur un courrier signé de la main de Lionel Essono Ondo, président intérimaire du parti Réagir, qui semble avoir pris goût aux fonctions disciplinaires. Mais la pièce ne s’arrête pas là.
Trois jours plus tard, nouvelle secousse : Ongoundou est convoqué devant le conseil de discipline de son propre parti. Accusé d’avoir semé la zizanie, créé des structures parallèles et surtout osé rêver d’une candidature sans l’aval du bureau exécutif, il doit répondre de ses actes devant les "juges" de Réagir.
Réponse de l’intéressé ? Un éclat de rire.
"Pourquoi devrais-je me rendre à un conseil de discipline orchestré par des faussaires de la République ?", aurait-il lancé à ses proches. Une pique à peine voilée contre Lionel Essono Ondo et François Ndong Obiang, qu’il accuse de s’accrocher au pouvoir contre la volonté des militants.
Un jeu de chat et de souris au sein de Réagir
Pendant que ses opposants internes agitent la menace de sanctions, Michel Ongoundou joue la carte du mépris. À quoi bon répondre à une convocation émise par ceux-là mêmes qui, selon lui, détournent les textes du parti pour mieux régner ?
Cette querelle ressemble étrangement à un jeu du chat et de la souris, où chaque camp tente de piéger l’autre. D’un côté, Essono Ondo et Ndong Obiang, persuadés d’avoir pris le contrôle du parti et bien décidés à "faire la peau" à un électron libre trop ambitieux. De l’autre, Ongoundou Loundah, qui se moque de leurs menaces et refuse de jouer selon leurs règles.
Mais qui est vraiment le chat dans cette histoire ? Qui est la souris ? Si Réagir voulait donner une image d’unité et de sérieux, c’est raté. Une chose est sûre : au sein de Réagir, l’heure n’est plus aux idées, mais à la chasse aux sorcières. Et pendant que les ténors du parti se livrent à leurs petits règlements de comptes.
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