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La Maison du Gabon à Bruxelles : un bâtiment en piteux état, une dette fiscale faramineuse et une image diplomatique maculée de honte

IMG La Maison du Gabon à Bruxelles.

L’un des grands mystères de la diplomatie gabonaise vient d’être élucidé : à quoi ressemble vraiment la Maison du Gabon à Bruxelles ? Pas besoin de consulter un détective privé, le général Brice Clotaire Oligui Nguema, président de la transition gabonaise, a fait une visite en personne pour lever le voile sur ce monument de l’indifférence. Résultat : un bâtiment en piteux état, une dette fiscale faramineuse et une image diplomatique qui, disons-le, ferait pâlir les plus grands experts en gestion des biens publics.

 

Accompagné de son Excellence, M. Serge Thierry Mickoto Chavagne, l’ambassadeur du Gabon en Belgique, Oligui a pris le temps de scruter chaque fissure, chaque rouille et chaque coin du bâtiment, comme un inspecteur venu chercher des coupables. C’est avec un masque  non pour se protéger du COVID-19, mais sans doute de la poussière et de la négligence accumulée depuis 14 ans  que le président de la transition a entamé sa tournée. Et que découvre-t-il ? Un édifice qui, selon ses mots, « n’a pas vu de peinture depuis 14 ans » et dont la gestion aurait été une « performance » en matière de laisser-aller sous le régime de l’ex-président Ali Bongo.

 

Ah, Ali Bongo… Le maître de la déconnexion entre le faste apparent et la gestion réelle. Alors que le Gabon, sous son règne, s’arrogeait une place au soleil dans les salons internationaux, ses bâtiments diplomatiques à l’étranger, dont cette fameuse Maison à Bruxelles, sombraient dans l’oubli. Au lieu de veiller à l’entretien de ces propriétés, le régime Bongo a préféré investir dans des discours pompeux et des projets grandioses qui, en fin de compte, n’ont pas duré plus longtemps qu'un mirage.

 

Le constat est sans appel : la Maison du Gabon est un épouvantail de la gestion Bongo-PDG. Le bâtiment est non seulement dans un état de délabrement avancé, mais il a aussi accumulé une dette astronomique en taxes foncières et autres impôts, preuves tangibles de la gestion déconnectée des réalités financières de l’État. Pendant que les diplomates gabonais naviguaient entre cocktails et réunions internationales, le Gabon s'endettait silencieusement pour un bien que personne ne semblait vouloir gérer.

 

Mais attention, ne parlons pas de négligence, non ! Disons plutôt que sous Bongo, la Maison du Gabon à Bruxelles était un symbole de la "diplomatie du laisser-faire", une sorte de musée vivant des priorités mal placées. Le message envoyé par le pouvoir précédent était clair : « Pas besoin de peinture quand on peut plutôt investir dans des invités de marque et des séminaires où l’essentiel est d'être vu. »

 

Face à ce tableau, le Général Oligui, avec une fermeté teintée d’un brin d’humour, a pris la situation en main. Lors de sa visite, il a annoncé que non seulement les paiements en retard seraient régularisés, mais que la Maison du Gabon serait enfin réhabilitée. Mais attention, il ne s’agit pas juste de repeindre les murs  non, il s'agit d'une vraie opération de rénovation, avec un projet global pour redonner à cette résidence son lustre d'antan, et peut-être même un peu plus, pour qu'elle ne soit plus simplement un décor, mais un symbole de ce que pourrait être la diplomatie gabonaise réformée.

 

Le Général Oligui a ainsi pris l'engagement solennel de remédier à la « négligence systématique » qui caractérisait la gestion des biens de l’État sous le régime Bongo. Selon lui, « cette Maison doit être à la hauteur de notre vision. » En d’autres termes, les années de l'ombre sont révolues, et il est grand temps de faire en sorte que le Gabon, tout comme ses bâtiments à l’étranger, ne soit plus une caricature de la gestion publique.

 

Le timing de cette visite pourrait presque être comique si la situation n'était pas aussi sérieuse. Après 14 ans d'indifférence, il faudra plus qu’une simple couche de peinture pour effacer l’héritage du régime Bongo-PDG. D’autant plus que, d'après certaines sources, les autres résidences diplomatiques gabonaises à l’étranger sont dans un état similaire, si ce n’est pire. Mais, au lieu de pleurer sur le passé, Oligui semble prêt à attaquer le chantier avec le pragmatisme d’un homme de terrain.

 

Les Gabonais qui espéraient une transition rapide et sans heurts ne seront probablement pas déçus : la réhabilitation de la Maison du Gabon à Bruxelles pourrait bien être un des premiers symboles d’une volonté de changement. Mais, soyons honnêtes, ce ne sera qu’un petit pas dans une tâche titanesque qui consiste à réparer non seulement les murs, mais aussi les institutions dévastées par une gestion clanique.

 

La Maison du Gabon pourrait bien devenir le plus grand chantier diplomatique de la transition. Et qui sait, peut-être qu’un jour, après quelques années de gestion rigoureuse, le bâtiment sera à la hauteur de la vision du Gabon de demain… ou du moins de l’aspiration à ne plus ressembler à un reliquat de l’époque Bongo. Mais, d’ici là, on peut toujours se demander : après avoir mis un masque pour entrer dans la Maison du Gabon à Bruxelles, ne faudrait-il pas aussi un masque pour éviter la contagion d’un passé qui, lui, ne veut décidément pas disparaître ?

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