On ne cesse de le répéter, ce régime n’est pas éternel. Il finira d’une manière ou d’une autre à s’écrouler. C’est pourquoi ceux qui, jusqu’ici, profitent de leur pouvoir pour perpétrer le mal, doivent, en toute chose savoir raison garder. Autrement dit, ne pas se servir des positions qui sont les leurs, pour lancer contre des compatriotes des expéditions punitives.
Mais à peine a-t-on dit cela qu’Ali Bongo Ondimba et son régime font davantage la démonstration de leur cynisme. Jean Rémy Yama est détenu à la prison centrale de Libreville en dépit du fait que le juge d’instruction en charge de ce dossier a, depuis plusieurs, ordonné sa liberté provisoire. Pis, que la Chambre d’accusation ait récemment confirmé la décision du juge d’instruction de libérer Yama. Alors, pourquoi ça bloque ? Pourquoi l’enseignant-chercheur est-il toujours détenu à la prison centrale de Libreville ?
Le samedi 17 décembre dernier, les avocats de Jean Rémy Yama ont donné une déclaration de presse pour fustiger ce qu’ils qualifient désormais « de prise en otage ». Me (s) Farafina Boussougou-Bou-Mbine, Moubeyi Bouale, Eric Moutet, Jean-Paul Méthode Imbongfadi, Martial Dibangoyi Loundou, Anges Kevin Nzigou, Charles Henri Gey, François Meye ont révélé qu’alors que la décision de la mise en liberté provisoire de Yama a été prise le 03 août dernier, le Procureur de la République, Monsieur André-Patrick Roponat, a ouvert une autre information judiciaire contre Monsieur Jean Rémy Yama, l’accusant de détournement de fonds publics. Une nouvelle procédure ouverte expressément pour empêcher la libération du syndicaliste, dénoncent les avocats.
D’autant que l’examen au fond du dossier permet de constater qu’il y a de la part du Procureur de la République près le tribunal de Libreville un acharnement judiciaire sur Yama. Sinon, comment expliquer que Yama soit maintenu en prison pour des faits de détournement de l’argent public (1, 011 milliard de Fcfa) et qu’il n’y ait, à ce jour, aucune plainte de l’Etat contre la SCI Serpentin.
« Rien ne peut justifier la poursuite de l’information sur la base de l’article 141. Si l’Agence Judiciaire de l’Etat et le Procureur de la République, Monsieur André-Patrick Roponat, ont des soupçons de détournement de fonds destinés à la viabilisation, c’est leur droit », stipulent les avocats. Avant de poursuivre : « Mais étant donné que cet argent a été donné à la SCI Serpentin dans le cadre d’un marché public, accuser Monsieur Jean Rémy Yama de détournement de fonds publics, cela équivaut à l’accuser d’inexécution d’un marché public. C’est la raison pour laquelle, dans notre requête, nous avons parlé de requalification, si, toutefois, l’Agence Judiciaire de l’Etat et le Procureur de la République maintiennent leurs accusations ».
Malgré tous ces éléments de droit, le Juge d’instruction et le Procureur de la République refusent le non-lieu et surtout la requalification des accusations. « Le rejet de notre requête et le maintien toujours en détention préventive de notre client visent des objectifs non-judiciaires », se désolent les avocats. Triste pays.
Ils ont tellement peur du charisme de JR Yama qu'ils prennent des vessies pour des lanternes à l'idée que ce dernier sorte de prison avant la fin des élections.
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