Spécialisée dans la production sucrière au Gabon, Sucaf est abandonnée par l'État gabonais qui lui est redevable d'une enveloppe de 8 milliards de Francs CFA. Préoccupés par cette situation qui pourrait entraîner la mise au chômage de plusieurs agents, les partenaires sociaux ont été reçus au Sénat, le mardi 15 février 2022, par le vénérable Pierre Moussounda, 2e questeur de cette institution.
Par Wilfrid Kombe Nziengui
Située dans la province du Haut-Ogooué au sud-est du Gabon, précisément à Moanda dans la localité d'Ouellé, la Sucaf est au bord du gouffre. Les employés de cette entreprise sont désormais sur le qui- vive. Pour cause, leur entreprise fait face à d'énormes difficultés financières dues au non-respect des engagements pris par l'Etat Gabonais en 1999, lors de la création de la SUCAF. Laquelle création avait fait suite à la privatisation de la SOSUHO (Société Sucrière du Haut-Ogouée). Le non-respect des engagements de l’Etat gabonais fait supporter à SUCAF près de 565 millions de FCFA par an, au titre des coûts sociaux, ce, depuis 1999.
C'est d'ailleurs cette situation qui a fait l'objet d’une audience entre les partenaires sociaux de l’entreprise et le vénérable Pierre Moussounda. Lors de cette rencontre, les leaders syndicaux n’ont pas manqué d’indiquer qu’au regard du non-versement par l’Etat gabonais de la dette évaluée à 8 milliards 476 millions de Fcfa, la Sucaf menace de procéder à une vague de licenciements de ses agents.
Or, lors de la signature du protocole d’accord, l’Etat gabonais s’était engagé en 1999 à prendre en charge les coûts sociaux relatifs au fonctionnent de l’entreprise notamment le paiement des salaires du personnel soignant, la fourniture de médicaments à l’infirmerie, la mise à disposition des bus pour le transport des élèves, le paiement du loyer des enseignants, l’achat du véhicule assurant le transport des gendarmes pour les missions de sécurisation des installations de l’entreprise, le paiement du loyer des gendarmes dépêchés, plus de 3 milliards pour la réfection de la route, les coûts d’eaux et d’électricité pour 655 millions… En somme des coûts sociaux d'un montant de plus de 8 milliards que n’a cessé de supporter la SUCAF entre 1999 et 2022.
Le point 15 dudit protocole indiquait très clairement en son paragraphe 15.1 que l'Etat Gabonais devait rembourser à Sucaf toutes les charges sociales qu'elle supporterait. Mais 23 ans après, l'Etat n'a toujours pas honoré à cet engagement. Une situation qui pourrait entraîner le licenciement de plusieurs agents. Les partenaires sociaux ont sollicité l'implication du Sénat dans les négociations avec le gouvernement en vue d'une sortie de crise qui pourrait déboucher au maintien des emplois des employés.
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