Lors des travaux organisés, le 08 octobre dernier, le Conseil d’administration de la CNAMGS a relevé le gouffre financier consécutif à l’augmentation exponentielle des salaires des cadres dirigeants. On parle de plus d’un milliard de Fcfa qui obère le budget de cette entité.
Dans un pays qui se veut sérieux, il y a longtemps que l’actuel Directeur général de la Caisse nationale d’assurance maladie et de garantie sociale (CNAMGS), Sévérin Anguilé, aurait été, au mieux, demis de ses fonctions, au pire, poursuivi pour sa gestion scabreuse de l’entité en charge de l’assurance maladie au Gabon. Mais, il n’en est rien, à ce jour, ce alors que le Conseil d’administration de la CNAMGS a, au terme des travaux, qui se sont tenus, le 08 octobre dernier, mis à nu les graves dérives managériales d’Anguilé.
Rappelons, pour la petite histoire, qu’il y a encore, quelques mois, les salaires des cadres dirigeants de la CNAMGS n’avaient pas été payés à temps à cause d’une augmentation exponentielle de ceux-ci. Ainsi, le DG, Séverin Anguilé, a connu une hausse de son salaire qui est passé de 5 millions de Fcfa à 15 millions de Fcfa, soit une majoration de 10 millions de Fcfa ; celui du Daf, Henri Ogouamba, est passé de 4 millions 500 mille Fcfa à 7 millions 500 mille Fcfa, soit une majoration de 3 millions de Fcfa ; celui de la DRH, Josiane Bivigou, est passé de 2 millions 800 mille Fcfa à 4 millions 500 mille Fcfa, soit une majoration de 1 million 700 mille Fcfa, relevait, à l’époque, le site en ligne Bingo Express. Conséquence, l’agent comptable, Axel Ognagna, avait refusé de payer les salaires de ces cadres dirigeants et exigeait au Directeur générale une réquisition.
L’affaire fit grand bruit, à telle enseigne que le Conseil d’administration, que dirige l’ancien ministre Jean-Pierre Boukila, s’était saisi de l’affaire et avait décidé de mettre, immédiatement, en place un comité ad hoc, histoire d’éclaircir aussi bien les points portant sur l’augmentation des rémunérations que des avantages jusqu’ici perçus par les cadres dirigeants.
Comme il fallait s’y attendre, les conclusions du comité ad hoc, présentées au dernier Conseil d’administration, soulignent un niveau de gabegie, qui met en péril la pérennité de la CNAMGS. « S’agissant des délibérations antérieures, qui accordent des avantages aux cadres dirigeants de la CNAMGS, le Conseil d’administration observe, avec gravité, que ces avantages ont, fortement, obéré le budget de la CNAMGS, en l’éloignant de la mission première, qui est celle de garantir les soins de santé aux populations gabonaises, tel que décidées par les plus hautes autorités… », a-t-on pu lire dans le rapport du Conseil d’administration dont la Cigale Enchantée a eu accès.
Répondre de cette gabegie devant les juridictions compétentes
La commission évalue le niveau du gouffre lié aux avantages perçus par les cadres dirigeants à 1 milliard 221 millions 362 mille 442 Fcfa. Du coup, dans ses délibérations, le Conseil d’administration indique qu’en matière de trop-perçu (des avantages), le Directeur général, Sévérin Anguilé, a une responsabilité personnelle devant les juridictions financières de l’Etat, en l’occurrence la Cour des comptes. En d’autres mots, le Conseil d’administration indique que l’actuel Directeur général de la CNAMGS doit répondre de cette gabegie devant les juridictions compétentes.
En attendant d’éventuelles poursuites judiciaires, le Conseil d’administration a sommé la Direction générale et l’agent comptable de produire sans délai une grille salariale respectant, intégralement, les dispositions prévues en la matière dans le décret 097. De même, pour l’ensemble du personnel, le Conseil d’administration a instruit Anguilé de lui transmettre, via la commission de rémunération et ressources humaines, la grille salariale de l’ensemble du personnel. Mieux, Jean-Pierre Boukila et les siens ont réitéré leur rejet, s’agissant des paiements des salaires par la réquisition effectuée par Sévérin Anguilé.
Des mesures fortes
Pour tenter de redresser la barre, le Conseil d’administration a, en outre, pris la décision d’abroger plusieurs délibérations en matière d’avantages, notamment l’indemnité d’installation accordée au PCA, au DG, au DGA et à l’AC ; la suppression de l’allocation de représentation du PCA et du DG ; les allocations ameublement et équipement ; la prime exceptionnelle de fin de mandat des administrateurs et commissaires du gouvernement ; la prime exceptionnelle de départ définitif d’un cadre dirigeant et l’indemnité de responsabilité à verser à l’agent comptable.
Sauf que, dans un contexte de guerre larvée entre Anguilé et le Conseil d’administration, certaines sources révèlent que le DG serait peu enclin à appliquer ces injonctions.
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