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Chambre de commerce dans le chaos : la loi du silence sur des possibles malversations

IMG La chambre de commerce volontairement plongée dans l'inertie.

 

La chambre de commerce gabonaise, établissement public dirigé par des chefs d'entreprise élus, est, aujourd’hui, à l’agonie. Conséquence, les entreprises (essentiellement les PME) ne disposent plus non seulement d’un cadre formel pour pouvoir défendre leurs intérêts auprès du gouvernement, mais surtout d’un instrument pour mener à bien les projets liés à leur épanouissement.

 

Cette situation est la conséquence de la non-organisation, jusqu’à ce jour, des élections devant aboutir à la mise en place d’un nouveau bureau, alors que celui conduit par Jean-Baptiste Bikalou est forclos depuis au moins cinq ans. Les tentatives du ministre des PME, Yves-Fernand Manfoumbi, d’organiser le scrutin se sont, finalement, avérées être des échecs. Sous prétexte que cette mission ne lui était pas dévolue, le dossier a été retiré à Manfoumbi pour être confié à sa collègue de l’Economie, Nicole Jeanine Lydie Roboty Mbou. A la surprise générale, la native de Lambaréné s’est assise sur ce dossier, comme si l’organisation de ce scrutin mettrait en danger les intérêts des mains noires qui ont tout intérêt à ce que la Chambre de commerce demeure dans cette situation de léthargie.

 

Ce qui n’est pas loin de la vérité, au regard des dernières révélations sur la gestion opaque des projets financés par la Banque africaine de développement (BAD). Les projets portant sur la mise en place d’une bourse de sous-traitance, d’un centre de gestion agréée (pour aider les PME dans leur comptabilité et le suivi des états financiers), ainsi que le centre d’arbitrage sont, à ce jour, bloqués. Le président sortant de la Chambre de commerce refuse, aujourd’hui, donner les raisons de cette situation, alors que plusieurs millions de Fcfa avaient débloqués par la BAD pour la mise en pratique des projets ayant pour but d’aider les PME locales à se développer. L’argent de la BAD a-t-il pris une autre destination que celle pourquoi elle avait été programmée ? Personne dans le bureau sortant n’est capable de donner des explications, alors que plusieurs membres de la Chambre de commerce demandent que Bikalou fasse le bilan de sa gestion et des trois projets. Que nenni ! Tout n’est qu’opacité.

 

D’autant qu’à la gestion des projets se greffe le dossier lié à la mise en location du nouveau siège de la Chambre de commerce au Copil. Comment cette transaction a-t-elle eu lieu ? L’argent issu de cette location a-t-il été reversé dans les caisses de la Chambre de commerce ? Des questions qui demeurent sans réponse.

 

La semaine dernière, les chefs de la PME ont, une nouvelle fois, saisi les membres du gouvernement, notamment le ministre des PME pour demander, à l’absence d’une élection, la mise en place d’un bureau provisoire qui aura pour mission de gérer les affaires courantes et relancer les activités à la Chambre de commerce. Si, d’après nos sources, Manfoumbi a promis de se référer en haut lieu, il reste que cette situation, devenue explosive, n’arrange pas Bikalou et nombre de ses « frères » tapis au sein de la Fédération des entreprises du Gabon (FEG). Ces derniers, d’après plusieurs sources, ne veulent pas que la Chambre de commerce sorte de l’agonie. Le bureau de la FEG a poussé le cynisme en proposant à plusieurs organisations des PME de quitter cette structure moribonde pour intégrer leur organisation. Une proposition malsaine rejetée en bloc par les chefs des PME qui estiment que la FEG défend les intérêts des majors et se moque royalement de l’avenir de la PME.

 

La colère des patrons des PME est d’autant plus justifiée face  au mélange de genre et d’intérêts entretenus par   certains vice-présidents de la FEG. Lesquels , jusqu’à ce jour, occupent aussi des postes de responsabilités au sein du bureau de la chambre de commerce.  Jean Baptiste Bikalou, Alain Claude Kouakoua et Jean Bernard Boumah sont tous les trois aussi bien au sein du bureau de la FEG qu’à la tête de la chambre de commerce. Allez y comprendre quelque chose !

 

(Affaire à suivre)

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