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Bilié-By-Nze interdit de meeting à Oyem : les vieux réflexes ont vraiment la peau dure !

IMG Alain-Claude Bilie-By-Nze interdit de meeting à Oyem.

Il paraît que le Gabon a changé de régime. Il paraît que l’ancien système a été démantelé. Il paraît même que la Transition a ouvert une nouvelle ère démocratique. Mais dans la pratique, certaines autorités semblent n’avoir rien compris. Ou plutôt, elles ont bien compris… que le changement de régime ne signifie pas changement de méthodes !

 

L’affaire fait sourire ou pleurer, selon l’humeur. À Oyem, le Délégué spécial en charge de la commune, Jean Christophe Owono Nguema, a récemment décidé d’interdire une réunion publique de la plateforme Ensemble pour le Gabon, dirigée par l’ancien Premier ministre Alain-Claude Bilie-By-Nze. Officiellement, la demande aurait été rejetée pour une irrégularité administrative : la signature de trois organisateurs était requise. Officieusement, cette manœuvre rappelle les classiques de l’ancien régime, où la paperasse servait à filtrer les opposants les plus gênants.

 

L’ironie de l’histoire ? Jean Christophe Owono Nguema n’est pas un simple administrateur zélé. Il est aussi un membre actif de l’Union Nationale (UN), ce parti d’opposition qui, pendant des années, a dénoncé ces mêmes pratiques sous le régime Bongo-PDG. Lui qui, hier, condamnait ces méthodes liberticides, les appliques aujourd’hui avec un zèle qui ferait pâlir les plus fervents défenseurs du pouvoir d’antan. Qui aurait cru qu’après avoir combattu l’autoritarisme, il en deviendrait un exécutant assidu ?

 

Et que dire de la fameuse loi n°001/2017 sur les réunions publiques, jadis conspuée par l’opposition – y compris l’Union Nationale comme un instrument de répression politique ? Voilà qu’elle est brandie aujourd’hui par l’un de ses propres membres, avec la même ardeur que ceux qu’il critiquait autrefois. Décidément, au Gabon, les convictions politiques semblent être à géométrie variable, fluctuantes selon le vent du pouvoir.

 

Mais alors, pourquoi ces anciens opposants, pourtant blanchis par le grand bain de la Transition, s’accrochent-ils à ces pratiques ? La réponse est simple : on peut changer de président, de régime, de slogan, mais pas si facilement de mentalité. Pour certains, l’administration n’est pas au service du citoyen, mais un instrument de contrôle. Un pouvoir qu’il faut jalousement conserver, quitte à ressortir les vieilles ficelles de la répression.

 

Alors, le Gabon a-t-il vraiment tourné la page ? Ou assistons-nous à une simple permutation des rôles, où les anciens opposants se découvrent une soudaine affection pour les méthodes qu’ils dénonçaient autrefois ? Une chose est sûre : la Transition a remplacé les têtes, mais pas les réflexes. Et à ce rythme, la fameuse « rupture » risque bien de finir comme un slogan creux, perdu entre deux circulaires administratives refusant une réunion publique.

 

D’ici là, patience. L’histoire politique gabonaise a toujours su nous surprendre… ou nous rappeler que, finalement, rien ne change vraiment.

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