Face au silence du gouvernement devant leurs revendications, les étudiants de l’Université des sciences et techniques de Masuku ont décidé, hier jeudi 2 mars, de barricader toutes les entrées de l’établissement supérieur situé dans la ville de Franceville. Les heures qui suivent, les apprenants ont mis le feu aux pneus de véhicule afin de dénoncer les mauvaises conditions d’étude et le niveau de délabrement de l’établissement.
Le gouvernement gabonais accusé de faire preuve de laxisme face à la situation de chaos qui règne dans la deuxième plus grande université du pays a préféré réagir, mais par la force. Conséquence, un détachement de la gendarmerie et de la police a investi, ce vendredi matin, l’établissement. Usant de bombes lacrymogènes, les hommes en armes ont débarrassé les barricades placées aux entrées de l’université.
Les étudiants « gazés » n’ont pas eu d’autres choix que de se retrancher dans la cité universitaire. Non sans dénoncer l’expédition punitive à l’encontre de personne qui ne font que réclamer de meilleures conditions d’étude et de vie.
La situation est d’autant plus chaotique que dans le même temps, les enseignants ont, eux aussi, annoncé un mouvement d’humeur depuis le 17 février 2023. Ces derniers ont exigé, lors d’une assemblée générale, les reclassements après Cames et après stages, la régularisation des situations administratives des pré-salariés en attente de postes budgétaires depuis des années, ainsi que les intégrations et titularisations.
Selon les responsables du SNEC-USTM, sur la centaine de cas présentés, seuls huit ont connu un texte de reclassement avec effet de solde, et quatre mises en solde de pré-salariés sont parachevées. « Un nombre très en dessous de ce qu’espéraient les enseignants-chercheurs de l'USTM. Ceci établit un contraste avec le dernier rapport du ministre de la Fonction publique, qui affirmait que les dossiers de reclassement ont été traités en totalité pour l’Enseignement supérieur », dénoncent-ils.
La preuve que l’’expédition punitive des forces de défense et de sécurité est loin d’être la solution à cette crise profonde.
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